Éternel Premier secrétaire du PS, pour lui l’Elysée n’aura été qu’une parenthèse. La fidélité de François Hollande en politique, ce qu’il place au-dessus de tout, reste le parti socialiste. Ce n’est ni un jugement de valeur, ni un jugement négatif. Mais François Hollande est fidèle à son parti, à sa famille, à l’héritage que lui a transmis Lionel Jospin, et qu’il détenait lui-même de François Mitterrand.
L'opposant de toujours. Son soutien dans cette élection présidentielle, François Hollande l’apporte à Benoît Hamon, au frondeur qui l’a combattu, du Mouvement des Jeunes socialiste au Nouveau parti socialiste avec Arnaud Montebourg, en passant par le Congrès de Reims avec Martine Aubry. Benoît Hamon s’est présenté pour combattre François Hollande. Manuel Valls a été envoyé à sa place, et Benoît Hamon l’a battu, à la loyale. Désormais, François Hollande s’incline.
Une élection où tout reste possible. Mais pourquoi chercher l’adoubement d’un président jugé si sévèrement ? Parce que la gauche peut encore gagner cette présidentielle. Ça paraît fou, mais cette élection présidentielle est folle, imprévisible. Il y a quinze jours, la victoire était promise à la droite : François Fillon, propulsé par une primaire de 4 millions et demi de votants, dans un pays où la droite est majoritaire. Une élection imperdable, et puis le Penelope Gate éclate. Benoît Hamon se préparait à jouer le perdant magnifique, et en 24 heures il s’est dit : "c’est jouable". La condition : passer de frondeur à rassembleur.
Renouer la filiation. Dimanche soir, le premier SMS qu’a envoyé Benoît Hamon, quelques minutes après l’annonce des résultats, était adressé à François Hollande pour renouer le lien. Ils ne s’étaient plus parlé depuis des mois. SMS à peine reçu : François Hollande appelle Benoît Hamon. Ils conviennent de se voir. Sans assumer sa part d’héritage, Benoît Hamon ne peut pas gagner. En échange, il envoie un message très clair aux socialistes historiques et aux vallsistes tentés par l’aventure Macron. Le président de la République, lui, a tranché : il soutiendra le candidat du PS, et pas son ancien protégé.