François Hollande n’a absolument pas l’intention d’affaiblir la capacité de la France à se protéger. Selon nos informations, une loi de prolongation de l'état d'urgence est en préparation pour être présentée en Conseil des ministres dès la première semaine de février.
Renforcer les moyens contre le terrorisme. "C’est simple, avec l’état d’urgence, c’est plus difficile pour les terroristes d’organiser un attentat", explique un responsable très haut placé. Qui plus est, ni la réforme de la procédure pénale, ni la réforme constitutionnelle ne seront votées avant plusieurs mois. Dans ces conditions, seul le prolongement de l’état d’urgence peut permettre aux forces de police de bénéficier de moyens renforcés.
Les arguments sont prêts. Sept Français sur dix se disent favorables à une prolongation du dispositif. Mais à l’Elysée, on anticipe un vote moins facile que la dernière fois, alors les arguments sont prêts : l’état d’urgence, c’est près de 400 personnes assignées à résidence pour motif de radicalisation, 10 salles de prières clandestines fermées administrativement et 500 armes dont 50 armes de guerre saisies dans le cadre des perquisitions administratives. Enfin, il y a l’argument de la responsabilité politique que résume un conseiller du président : "imaginez qu’on ne prolonge pas et qu’un attentat nous frappe deux semaines plus tard…"
Jusqu'à quand ? Tant que la réforme de la procédure pénale ne sera pas effective, la question se posera, puisque la menace terroriste, elle, reste stable. Or, ce texte ne sera examiné à l’Assemblée qu’à partir du mois de mars. En mai, la question du prolongement de l’état d’urgence se posera donc à nouveau, d’autant qu’en juin et en juillet, la France organise l’Euro 2016, un événement considéré particulièrement à risque.