Françoise Nyssen regrette une "négligence" dans les travaux sans autorisation à Arles

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avec AFP , modifié à
"Les démarches ont été accomplies dans les règles mais avec un délai d'un an qui a valu infraction", estime la ministre de la Culture dans "La Provence".

La ministre de la Culture et ex-présidente d'Actes Sud Françoise Nyssen a dit lundi regretter une "négligence", après avoir été épinglée par le Canard Enchaîné pour des irrégularités lors de travaux au siège de la maison d'édition, dans le centre classé d'Arles. Dans ses deux dernières éditions, l'hebdomadaire satirique avait révélé une série d'irrégularités constatées lors de visites de contrôle dans le pâté de maison de la cité des Bouches-du-Rhône où Actes Sud a notamment installé ses bureaux, une librairie, un restaurant et un cinéma.

"Cela ne me concerne pas directement". Selon le Canard enchaîné, une demande de régularisation des travaux entrepris à partir de 2011, n'aurait été déposée qu'en 2017, après l'entrée de Françoise Nyssen au gouvernement, au nom d'une SCI contrôlée par son mari, Jean-Paul Capitani, qui l'a remplacée à la tête de la maison d'édition. "Je regrette cette négligence", a déclaré lundi la ministre de la Culture dans une interview à La Provence. "Ce n'est pas une question politique et cela ne me concerne pas directement", a ajouté la ministre.

Avis défavorable à la poursuite de l'exploitation de certains locaux. Le Canard Enchaîné a notamment révélé qu'un avis défavorable à la poursuite de l'exploitation de certains locaux a été donné par une commission de sécurité en 2011, sans suite, après des travaux illégaux, et que d'autres travaux, comme une surélévation de bâtiment et la pose de climatiseurs en façade, avaient été réalisés à partir de 2013 sans respecter les prescriptions de l'architecte des bâtiments de France ou avec un permis de construire périmé.

"Les démarches ont été accomplies dans les règles". "Les démarches ont été accomplies dans les règles mais avec un délai d'un an qui a valu infraction", s'est justifiée la ministre de la Culture, qui doit se rendre lundi à Arles pour y lancer les Rencontres internationales de la photographie. "Depuis plusieurs années, Jean-Paul Capitani a lancé la régularisation des travaux (...) en lien avec la mairie", a-t-elle ajouté dans La Provence. "J'espère que cet épisode ne fera pas oublier ce qu'Actes Sud doit à Arles et ce que Arles est devenu à travers cette merveilleuse aventure éditoriale et culturelle", a conclu la ministre.

"Pas eu de clémence particulière". Dans le Canard Enchaîné, Jean-Paul Capitani avait assuré que les travaux de surélévation n'avaient "jamais fait l'objet d'aucune contestation" et que les travaux d'extension de la librairie ne nécessitaient "aucune déclaration ou autorisation préalable". Le maire PCF de la ville Hervé Schiavetti a pour sa part assuré fin juin, qu'il n'y avait "pas eu de clémence particulière" à l'égard du couple.