Gabriel Attal accuse le RN de «soutenir davantage la Russie que l'Ukraine»

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avec AFP
Le Premier ministre français Gabriel Attal a accusé mercredi depuis La Haye l'extrême droite en France, donnée favorite aux élections européennes, de "soutenir davantage la Russie que l'Ukraine".

Interrogé sur l'hypothèse d'envoi de soldats en Ukraine évoquée récemment par le président français Emmanuel Macron, il a affirmé "voir l'instrumentalisation que cherchent à (en) faire certaines forces politiques" et "notamment l'extrême droite et le Rassemblement national".

 

"S'ils se saisissent de ces propos pour nous attaquer, c'est tout simplement parce qu'ils n'ont pas changé eux-mêmes d'agenda, qui est celui de soutenir davantage la Russie que l'Ukraine", a ajouté le chef du gouvernement français. Il s'exprimait lors d'une conférence de presse à l'issue d'un entretien avec son homologue et allié néerlandais Mark Rutte.

Macron accusé de "jouer au chef de guerre" par le RN

Le président et tête de liste du RN aux Européennes Jordan Bardella avait accusé Emmanuel Macron de "perdre son sang-froid" et de "jouer au chef de guerre". Gabriel Attal a rappelé que Marine Le Pen, dans son programme à l'élection présidentielle de 2022, envisageait une "coopération militaire avec la Russie".

Si Marine Le Pen avait été élue présidente, "on ne serait pas en train de discuter d'équipements supplémentaires à fournir aux Ukrainiens" mais "c'est plutôt du côté de la Russie que se porterait aujourd'hui notre soutien". Évoquant le scrutin européen de juin, il a plaidé pour une "Europe puissance" et "souveraine" qui "rend les nations fortes et les peuples libres" qu'il a opposée à une "Europe repliée sur elle-même et donc démantelée, impuissante" et qui "se décompose". "C'est elle que nous défendons tous les deux", la France et les Pays-Bas, a-t-il fait valoir.

Attal sur une diplomatie européenne

Gabriel Attal et Rutte devaient échanger à nouveau avec leurs délégations après la conférence de presse avant de dîner ensemble. Il s'agit de la deuxième visite à l'étranger de Gabriel Attal depuis son arrivée à Matignon début janvier. Il avait réservé sa première visite hors de France au chancelier Olaf Scholz à Berlin le 5 février.

Il avait placé ce déplacement à Berlin sous le signe du "sursaut franco-allemand", convaincu que les deux pays doivent surmonter leurs "moments difficiles" pour faire barrage aux "populistes" et aux extrêmes.