Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé mardi une réforme sur les bas salaires, pour "'désmicardiser' la France", lors de sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale. "Nous devons faire évoluer un système qui nous a conduits, depuis des décennies, à concentrer nos aides, nos exonérations, au niveau du Smic", a déclaré le chef du gouvernement, assurant que "oui, j'assume de le dire, il faut 'désmicardiser' la France". "Dès le prochain projet de loi de finances (...) nous commencerons à réformer ce système", a-t-il poursuivi.
Plus aucun intérêt "à augmenter un salarié au Smic", estime Attal
"Aujourd'hui, pour augmenter de 100 euros le revenu d'un employé au Smic, l'employeur devra débourser 238 euros de plus. Quant au salarié, il perdra 39 euros de prime d'activité, verra sa CSG et ses cotisations sociales augmenter de 26 euros et pourrait payer l'impôt sur le revenu", a détaillé le Premier ministre.
"En bref, autant le dire, notre système, fruit de réformes successives pétries de bonnes intentions ces dernières décennies, a placé notre monde économique dans une situation où il n'y a quasiment plus aucun intérêt pour quiconque à augmenter un salarié au Smic", a poursuivi Gabriel Attal, plaidant qu'il faut "faire évoluer un système qui nous a conduits, depuis des décennies, à concentrer nos aides, nos exonérations" au niveau du salaire minimum.
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Il a aussi promis d'agir "résolument "pour que les branches professionnelles qui continuent à rémunérer en dessous du Smic "remontent ces rémunérations", n'excluant "aucune mesure" pour parvenir à des résultats rapides. En France, le Smic est le seul salaire indexé sur l'inflation. Les branches ayant des minima sous le Smic sont régulièrement rappelées à l'ordre. Avant même la revalorisation automatique de janvier portant le salaire minimum à 1.398 nets, une trentaine étaient concernées sur quelque 170 branches.