La nomination de Gabriel Attal en tant que Premier ministre est "un choix audacieux", a estimé Édouard Philippe mercredi soir. "Pour ma part, j'avais plaidé pour le maintien d'Élisabeth Borne au moins jusqu'aux échéances européennes en me fondant sur l'idée qu'il est difficile de changer de Premier ministre si vous ne changez ni de politique, ni de majorité", a expliqué l'ex-chef du gouvernement qualifiant Gabriel Attal de "très doué, très talentueux" et "très populaire". Mais au-delà de ces qualificatifs élogieux, les soutiens du patron du parti Horizons perçoivent la nomination de l'ex-ministre de l'Éducation nationale comme un véritable affront.
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Gabriel Attal n'est pas vraiment perçu comme une menace
C'est un "coup de poignard dans le dos", lâche un député Horizons. D’après lui, avec l’arrivée de Gabriel Attal, Emmanuel Macron envoie un signal clair : il veut préparer sa succession en écartant Édouard Philippe. Dans la garde rapprochée du maire du Havre, on se montre plus mesuré et on explique qu’à ce stade, même si sa cote de popularité est très haute, Gabriel Attal n’est pas perçu comme une vraie menace.
"2027, c’est encore très loin", relativise un proche, ajoutant que "l'attalmania" risque de se dégonfler les Européennes en cas d’échec ou de score moyen. "Ce n’est pas Gabriel Attal le sujet", résume-t-on dans l'entourage de l'ancien Premier ministre, expliquant que c'est la place accordée à Horizons au sein du futur gouvernement qui va surtout compter. "Si notre solidité et notre loyauté lors du vote de la loi immigration n’est pas récompensée alors que les fractures ont miné nos alliés du MoDem et de Renaissance, ce serait une déclaration de guerre", prévient un autre poids lourd d'Horizons.