Interrogé sur France Bleu Pays d'Auvergne sur son déplacement à Vichy, dans l'Allier, Emmanuel Macron a répondu en substance aux polémiques lancées par le candidat d'extrême droite, Eric Zemmour, sur le rôle du régime de Vichy pendant la Seconde guerre mondiale.
"Gardons-nous de manipuler, d'agiter et de revoir l'Histoire. Mais honorons celles et ceux qui se sont battus pour que nous puissions être un peuple libre. Et saluons le courage de ces 80 parlementaires, qui à Vichy se sont opposés à ce qui était l'esprit de défaite, et ont dit non", a déclaré Emmanuel Macron, qui rendra hommage dans l'après-midi aux déportés, et aux parlementaires qui se sont opposés aux pleins pouvoirs pour le régime collaborationniste à l'époque. Le chef de l'Etat évoquait la polémique sur l'appellation de "régime de Vichy", qui a été utilisée par de nombreux historiens pour nommer le régime du maréchal Pétain qui gouverna la France, depuis Vichy, entre 1940 et 1944. Une appellation que le maire de la ville Frédéric Aguilera souhaite voir disparaître pour la libérer de ce passé.
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"S'en tenir" à l'Histoire
Plutôt que nier "la vérité historiographique", le chef de l'Etat, a expliqué qu'il préférait "regarder l'avenir" de la ville. Mais aussi qu'il comptait "saluer le courage de ces 80 parlementaires qui, à Vichy, se sont opposés à ce qui était l'esprit de défaite et ont dit non" en refusant les voter les pleins pouvoir au maréchal Pétain en juin 1940.
"Vichy renvoie à une histoire", a expliqué Emmanuel Macron. "Il faut juste se dire que cette histoire, nous l'avons vécue, elle est écrite par les historiennes et les historiens et c'est une bonne chose de s'y tenir", a lancé le chef de l'Etat. "Je pense que l'Histoire, nous gagnons à la respecter, à l'apprendre, à permettre aux historiennes et historiens sur la base de traces et de documents", a poursuivi le président de la République.
Ses propos renvoient également à la polémique lancée par le candidat à la présidentielle Eric Zemmour, qui a affirmé que le maréchal Pétain avait sauvé des juifs français. Des propos qui ont soulevé un tollé dans la classe politique, de nombreux responsables politiques estimant qu'ils relèvent du "révisionnisme et de l'antisémitisme traditionnel" à l'instar du secrétaire d'Etat aux Affaires européenne, Clément Beaune. Les commentaires du chef de l'Etat, qui n'a pas cité le nom du polémiste, surviennent quelques jours après la déclaration de candidature d'Eric Zemmour et son premier meeting. Ce dernier a depuis lancé des attaques virulentes et personnelles contre Emmanuel Macron.