Alors que le bouclier tarifaire sur le gaz et l'électricité a été prolongé jusqu'à la fin de l'année, le gouvernement pense déjà à l'après. Le dispositif actuel pourrait être remplacé par des aides plus ciblées à destination des Français modestes l'an prochain, a indiqué samedi la Première ministre Elisabeth Borne, à Aix-en-Provence, dans les Bouches-du-Rhône.
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"On ne va pas exposer les Français les plus modestes à des hausses inconsidérées du prix de l'énergie", a assuré la cheffe du gouvernement devant la presse, réunie en marge des Rencontres économiques d'Aix. "S'il n'y avait pas de bouclier" sur le prix du gaz ni de plafonnement sur les prix de l'électricité, "l'électricité serait un tiers plus chère, et le gaz 45 à 50%" plus cher, a-t-elle pointé.
"Passer des mécanismes généraux à des mécanismes plus ciblés"
Pour autant, compte tenu du coût du bouclier tarifaire pour l'État, "il faut passer de mécanismes généraux à des mécanismes plus ciblés", a jugé Elisabeth Borne. "Le travail est en cours", a-t-elle ajouté. Jeudi, le gouvernement a déjà annoncé qu'une aide ciblée sur les personnes qui prennent leur voiture pour aller travailler prendrait le relais en octobre de la remise générale de 18 centimes sur le prix du litre de carburant, qui va diminuer progressivement puis s'éteindre définitivement en décembre.
Interrogée sur l'opportunité de mettre en place une taxe sur d'éventuels "surprofits" que réaliseraient les énergéticiens à la faveur de la forte hausse des prix de l'énergie, Elisabeth Borne s'est montrée plus évasive. "Sur le principe, évidemment, s'il y a des gens qui tirent des surprofits de la crise, on souhaiterait que ça puisse bénéficier à tout le monde et alléger les charges que la crise peut générer", a-t-elle affirmé.
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"Beaucoup de nos voisins ont mis en place des mécanismes pour taxer ces surprofits", mais "on n'est pas dans la même situation" en France, a-t-elle néanmoins nuancé. D'une part, "EDF a des difficultés de production aujourd'hui sur son parc nucléaire et on importe massivement" de l'électricité depuis l'étranger, a souligné la Première ministre, écartant de ce fait l'existence de "surprofits" pour l'énergéticien. D'autre part, "on a des compagnies pétrolières qui ont des activités de distribution en France (mais) qui ne dégagent pas de super-profits", a-t-elle noté.