"Vous connaissez beaucoup d'entreprises, de médias, qui ne seraient pas en difficulté si du jour au lendemain on les privait de 50% de leurs ressources de fonctionnement ?". Invitée du Grand Rendez-Vous d'Europe 1, dimanche, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen est revenue sur le gel par des juges d'instruction financiers parisiens de 2 millions d'euros de subventions publiques à son parti, dans le cadre de l'affaire des assistants présumés fictifs d'eurodéputés FN.
Une activité politique "limitée". "Nous sommes dans une difficulté majeure, tellement que nous avons été obligés de lancer une souscription auprès des français pour pouvoir payer les salaires, les loyers" du parti, rappelle Marine Le Pen, indiquant que le RN a ainsi rassemblé "un peu plus de 600.000 euros". "Mais ça nous a considérablement limités dans notre activité politique", assure-t-elle. "En 2018, le premier parti d'opposition de France ne peut pas faire de la politique comme il souhaiterait le faire."
L'enquête sur les assistants européens du FN (devenu RN) cible 17 députés et une quarantaine de collaborateurs parlementaires, pour un préjudice évalué par le Parlement européen à 6,8 millions d'euros, entre 2009 et 2017. Le 28 juin, les juges ont ordonné la saisie de 2 millions d'euros d'aides publiques qui devaient revenir au RN, le qualifiant d'"organisateur des détournements".
Une "opération de persécution". "Comment pouvais-je envisager que des magistrats, sans aucun jugement sur le fond, sans aucune déclaration de culpabilité, viendraient faire un hold-up de ce type sur notre subvention publique ?", interroge encore Marine Le Pen à propos de cette saisie pénale, qualifiant les mises en examen visant les membres de son parti d'"infamantes". "Nous sommes tout à fait innocents", martèle-t-elle, jugeant que cette enquête participe à "une opération de persécution" visant le RN.