"Il faut une politique pour le peuple". Dans les colonnes du Journal du dimanche, le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin revient sur la crise entraînée par la pandémie de coronavirus, et sur les mesures adoptées par le gouvernement auquel il appartient depuis l'élection présidentielle de 2017. Insistant sur l'importance du pouvoir d'achat des salariés, il propose notamment de relancer et d'améliorer la participation des salariés aux résultats de l'entreprise.
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Louant "les moyens exceptionnels" débloqués par l'exécutif pour faire à la "situation économique et sociale gravissime", Gérald Darmanin estime que l'État a "assuré les salaires de millions de Français, sauvé les indépendants, reporté impôts et charges à hauteur de dizaines de milliards d'euros".
"Verser aux salariés des montants importants et non plus symboliques"
Pour rembourser cette dette, Gérald Darmanin écarte la piste d'une augmentation des impôts. "Pour nous, ce n'est pas une option", évacue-t-il, refusant également de "baisser drastiquement les dépenses publiques", et préconisant plutôt de "faire le choix de la croissance", en "faisant confiance aux entreprises et aux salariés".
La vraie question, poursuit le maire de Tourcoing, "c'est celle du pouvoir d'achat, de la condition de vie du salarié". Et sur ce sujet, ajoute-t-il, "on peut aller plus loin". Gérald Darmanin propose ainsi de "ressusciter la grande idée gaulliste de la participation : les salariés deviennent actionnaires de leur entreprise, il perçoivent leur part sur les bénéfices qu'elle réalise, et ils augmentent leur pouvoir d'achat, en plus de leurs salaires, par l'intéressement". Et de préciser : "L'actionnariat salarié existe, je propose de le généraliser, de le simplifier, et de l'étendre : en versant aux salariés des montants importants et non plus symboliques, et en raccourcissant le délai pour en bénéficier, en simplifiant encore le régime fiscal".
"La question sociale est primordiale"
Pour le ministre, qui assure avoir consulté Emmanuel Macron et son Premier ministre Édouard Philippe, une telle mesure "ne coûterait pas un euro aux finances publiques", et "aiderait beaucoup de salariés qui doutent de leur rôle dans la société".
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Interrogé sur la réaction des entrepreneurs et des investisseurs à une telle mesure, l'ancien LR répond que son rôle et celui du gouvernement "n'est pas de contenter le patronat". "Le gouvernement respecte les entrepreneurs (...) mais la question sociale est primordiale", dit-il encore, affirmant que sa proposition, après une crise des "gilets jaunes" et une épidémie de coronavirus qui ont mis en lumière "des fractures béantes qu'on ne voulait pas voir", pourrait contribuer à "recoudre ce tissu social très mité".