Entre les "gilets jaunes" et l'exécutif, la situation est-elle figée, quoi que dise Emmanuel Macron ? Les annonces du chef de l'État n'auront eu aucun effet sur les contestataires, après une rencontre infructueuse mardi soir entre deux porte-paroles et François de Rugy. Un nouvel appel à manifester, samedi, sur les Champs-Élysées, a été lancé. Dans le même temps, les porte-paroles ne veulent plus parler au ministre de la Transition écologique, mais être reçus par le porte-parole du gouvernement ou le Premier ministre.
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"Mesurette noyée". Au sein de la majorité, les inquiétudes s'expriment de plus en plus librement, y compris chez les députés les plus loyaux au président. L'un d'entre eux, même en off, a presque refusé de répondre au micro d'Europe 1 sur ce sujet très épineux pour le gouvernement. "Le geste sur le carburant, c'est une mesurette noyée au milieu d'un trop long discours", estime le parlementaire.
L'absence d'une mesure forte pour lancer les consultations. De son côté, toute l'aile écolo de la majorité, composée de quelques dizaines de députés, est sur la même tonalité. "Les réponses et les annonces nouvelles n'ont pas été faites aujourd'hui", a regretté mardi Matthieu Orphelin, élu LREM du Maine-et-Loire. "La grande concertation de trois mois avec l'ensemble des acteurs intéressante pour dialoguer avec toutes les forces organisées, mais je crois que ça aurait été encore mieux si on avait eu en plus des mesures fortes, dès maintenant, sur la rénovation énergétique."
Des annonces pas assez concrètes. Matthieu Orphelin n'est pas la seule voix de la majorité à avoir exprimé son malaise. Des ténors avaient déjà fait entendre leurs différences ces derniers jours, comme Jean-Yves Le Drian ou François Bayrou, qui semblait mardi soir un peu rassuré après les annonces d'Emmanuel Macron. Reste que dans les rangs de la majorité, même si certains saluaient l'inflexion présidentielle, tous sont unanimes : ces mesures sont encore beaucoup trop floues, pas assez concrètes et insuffisantes pour éteindre la colère.