"La porte de Matignon sera toujours ouverte" à des représentants des "gilets jaunes", a déclaré à la presse Édouard Philippe, après s'être entretenu avec un seul représentant de ce mouvement, un autre ayant très vite tourné les talons.
Le Premier ministre a jugé cette discussion, qui a duré plus d'une heure, "utile" et "intéressante". "Cet échange a eu lieu, avec moins de représentants que j'espérais, mais il a eu lieu et je pense que c'était important qu'il ait lieu", a-t-il ajouté, à la veille de la troisième journée de manifestation nationale du mouvement qui dénonce notamment l'injustice fiscale.
"J'espère que le dialogue pourra continuer". Édouard Philippe avait invité "les huit représentants désignés par les gilets jaunes", mais contestés. "La porte de Matignon restera toujours ouverte. Si les 'gilets jaunes' souhaitent désigner des représentants, nous pourrons continuer ce dialogue. J'espère qu'il pourra continuer à se tenir", a-t-il poursuivi. Il a également souligné qu'il "aurait été incompréhensible" qu'il n'y ait "pas ce moment d'échanges avec les représentants des gilets jaunes" après avoir reçu "tous les représentants des associations, des syndicats, des élus locaux, des corps intermédiaires" dans le cadre de trois mois de concertation voulus par le président Emmanuel Macron.
Seulement deux représentants des "gilets jaunes" étaient présents. Le rendez-vous d'une délégation de "gilets jaunes" avec le Premier ministre Édouard Philippe a tourné au fiasco vendredi après-midi, avec la présence de seulement deux d'entre eux, dont l'un est ressorti presque aussitôt. "Je souhaitais et j'ai demandé à plusieurs reprises à ce que cet entretien soit filmé et retransmis en direct à la télévision, cela a été refusé", a déclaré à la presse Jason Herbert, l'un des huit représentants désignés mais contestés, pour justifier son départ de la réunion. L'autre "gilet jaune" est arrivé et reparti par une porte dérobée. Ni Matignon ni Jason Herbert n'ont voulu révéler son identité.
Un futur entretien ? Jason Herbert a évoqué "d'énormes pressions" qui "ont été à 99% de la part d'autres 'gilets jaunes' (...) pas des personnes pacifiques, des personnes radicales", a indiqué Jason Herbert. Dans un communiqué des "gilets jaunes" diffusé en fin de matinée, la rencontre avec Édouard Philippe était qualifiée de "prématurée", au motif que François de Rugy avait évoqué un "entretien futur visant à réunir autour d'une table le Premier ministre et/ou le porte-parole du gouvernement avec les référents gilets jaunes des différents départements".