Crise des "gilets jaunes" oblige, les séances de concertation sur la réforme des retraites prévues fin décembre ont été reportées à janvier, sans conséquence à ce stade sur le calendrier ni l'objectif d'un système "universel". C'est un simple "décalage de quinze jours", certainement "pas une remise en cause de la réforme, ni du calendrier", assure l'entourage de Jean-Paul Delevoye.
Le Haut commissaire à la réforme des retraites avait prévu d'aborder les "conditions d'ouverture des droits et carrières longues" durant la semaine du 17 décembre. La discussion attendra finalement la semaine du 7 janvier, afin de "laisser le temps aux partenaires sociaux de s'impliquer pleinement dans la concertation du gouvernement" sur la fiscalité et le pouvoir d'achat. Sans doute aussi pour éviter de jeter de l'huile sur le feu en remettant sur la table le sujet sensible de l'âge de départ en retraite.
La piste d'un vote après les élections européennes. "Mettre le dossier retraite en retrait, c'est une manière de le protéger", analyse un des négociateurs syndicaux. Pour l'heure, les conséquences sur le calendrier sont limitées : la deuxième phase de la concertation, qui devait s'achever fin janvier, se prolongera jusqu'aux vacances d'hiver.
Mais après un démarrage tardif au printemps 2018, puis une reprise retardée par le remaniement, ce nouveau contretemps rend encore plus improbable le vote d'un projet de loi "au premier semestre" 2019, comme l'avait souhaité Emmanuel Macron. Jean-Paul Delevoye lui-même évoque désormais un dépôt du texte après les élections européennes et une adoption "dans le courant de l'année".