C'est l'un des enseignements, relevé notamment par l'opposition, après l'annonce du gouvernement de Gabriel Attal. Aucune femme n'a été nommée à la tête d'un ministère "régalien", Catherine Colonna ayant été remplacée par Stéphane Séjourné à la tête du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères. Mais que signifie concrètement ce terme "régalien" qui revient régulièrement dans le langage politique ?
Il s'agit de tout ce qui dépend directement de l'autorité de l'État ou de ses représentants. Soit la police, la justice ou encore l'armée. S'agissant des ministères, ceux de l'Intérieur, de la Justice et des Armées en font donc logiquement partie, mais le Conseil d'État a quelque peu élargi la définition à deux autres champs : ceux de l'économie et des affaires étrangères.
Quatre femmes à des postes régaliens depuis 2017
Ainsi, les ministres régaliens du gouvernement Attal sont Bruno Le Maire (Économie), Eric Dupond-Moretti (Justice), Stéphane Séjourné (Affaires étrangères), Gérald Darmanin (Intérieur) et Sébastien Lecornu (Armées). C'est donc la première fois, sous la présidence d'Emmanuel Macron, qu'aucune femme n'occupe un poste régalien.
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Sous le premier gouvernement d'Edouard Philippe, Sylvie Goulard avait été nommée au ministère des Armées, avant d'être remplacée par Florence Parly. Nicole Belloubet était, de son côté, à la tête du ministère de la Justice, avant de céder sa place à Éric Dupond-Moretti dans le gouvernement de Jean Castex où Florence Parly avait été reconduite aux Armées. Néanmoins, en dehors de ce trio, auquel s'est ajoutée Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement d'Élisabeth Borne, aucune autre femme n'a dirigé un portefeuille régalien depuis 2017.
Seules deux femmes ministres de l'Intérieur et de l'Économie dans la Ve République
Dans l'histoire de la Ve République, seule une femme a occupé le poste de ministre de l'Intérieur, en l'occurrence Michèle Alliot-Marie, dans le premier gouvernement de François Fillon, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. C'est également sous cette mandature qu'a été nommée la seule ministre de l'Économie de l'histoire, à savoir Christine Lagarde, aujourd'hui présidente de la Banque centrale européenne.
L'absence de femmes aux postes régaliens, dans le gouvernement Attal, a notamment été pointée du doigt par la députée écologiste Sandrine Rousseau. "On est bien là, à la fraîche, décontractés de la grande cause", a-t-elle écrit sur X (ex-Twitter) en référence aux propos d'Emmanuel Macron qui avait assuré, à l'aube de sa réélection, qu'il ferait de l'égalité hommes femmes la "grande cause" de son quinquennat.
Aucune femme sur un ministère régalien.
— Sandrine Rousseau (@sandrousseau) January 11, 2024
On est bien là, à la fraîche, décontractés de la grande cause. #Remaniement