La première séquence législative du quinquennat arrive à son terme. Le dernier Conseil des ministres se tient mercredi matin, quelques heures avant la dernière séance de questions à l'Assemblée. Les ministres auront ensuite le droit à deux semaines de relâche. L'Elysée et Matignon ont fixé la règle : les membres du gouvernement doivent pouvoir regagner leur bureau à Paris rapidement. Certes, l'équipe gouvernementale est vacances, mais les dossiers restent aussi à portée de main.
Des vacances studieuses. "Souffler, ce n'est pas couper" : voilà le message d'un proche du Premier ministre. Edouard Philippe, qui va partager son temps entre sud-ouest et sud-est va rester mobilisé. Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, a beau se rendre en Normandie, elle pilotera à distance ses services qui planchent sur la rédaction des ordonnances. Pour son collègue de l’Interieur, Gérard Collomb, direction la Méditerranée. Mais il prévoit déjà de rentrer place Beauvau aussi souvent que nécessaire. Quant à Bruno Le Maire, qui part à Venise et au Pays basque, il compte travailler deux heures par jour. Le ministre de l’Economie a même demandé à son équipe de l'alimenter en notes.
Certains membres de "la Macronie" ont carrément choisi de mêler déplacements et détente. À l'image d'Annick Girardin, la ministre des Outremers, qui rentre chez elle à Saint-Pierre-et-Miquelon en commençant par deux jours de visites officielles. À l'inverse, Jean-Michel Blanquer est celui qui devrait le moins décrocher cet été. Le ministre de l’Education nationale ne s’accordera que quelques jours de répit car il prépare la rentrée scolaire.
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Les imprévus de l'actualité. Prendre des vacances lorsque l'on est un membre du gouvernement est toujours délicat. Les ministres, même sur leur lieu de villégiature, sont souvent rattrapés par l'actualité. Ainsi Stéphane Le Foll qui, en cinq ans passés à l'Agriculture sous François Hollande, n'aura pris que 8 jours de congés en 2012, se souvient de nombreux séjours écourtés : "Ça ne s'arrêtait pas. À un moment de la crise porcine, cela faisait deux jours que l'on était à Saint-Malo avec ma femme, et vers 19 heures, alors que l'on s'installe pour dîner, une première dépêche tombe… Bam ! Il a fallu revenir", raconte-t-il à Europe 1. François Hollande avait fini par interdire à ses ministres de partir à plus de deux heures de Paris.
Mais certains ont toutefois réussi à joindre l'utile et l'agréable. "Je m'arrangeais pour être sur des zones compatibles avec mon portefeuille ministériel", avoue Frédéric Cuvillier, ancien ministre des Transports, et jamais loin de la plage l'été. "La Côte d'Opale, le Lavandou, Ramatuelle, etc… une visite dans la journée et quelques heures de repos, et une autre visite le lendemain", énumère-t-il. "Le conseil pratique que je peux donner aux nouveaux ministres : toujours avoir du réseau car les difficultés et les drames, ça n'attend pas !"