En apparence il est hors de question pour Emmanuel Macron de laisser prospérer cette crise. Car vendredi dernier, il y a cinq jours, le chef de l’État déclarait déjà que le gouvernement était pleinement mobilisé. "Je sais l’inquiétude qu’il y a chez beaucoup de nos compatriotes" expliquait alors le locataire de l’Élysée depuis Prague, en République tchèque.
Mais depuis, rien n’a changé. Pire, la situation s’est même aggravée par endroit. Manque d’anticipation, erreurs d’appréciations dans la prise en considération de cette crise, le constat est sans appel pour le gouvernement.
Ne pas aggraver le climat social
Aujourd’hui, Emmanuel Macron renvoie la balle vers sa Première ministre, Élisabeth Borne. C’est elle qui est chargée de monter au front et d’annoncer des réquisitions. Le tout, en essayant de ne pas trop heurter les sensibilités de gauches attachées au droit de grève.
La réquisition des personnels ne concernera donc que les dépôts Esso, pas ceux de Total, où l’exécutif veut encore laisser le temps au dialogue social. Et pour cause, à quatre jours de la manifestation contre la vie chère, initiée par la nouvelle alliance de gauche (Nupes) qui réclame la taxation des superprofits, il s’agit pour l’exécutif d’essayer de ne pas aggraver le climat social. À ce rythme, le retour à la normale n’est donc pas pour tout de suite.