C'était le premier test politique pour Gabriel Attal, fraîchement nommé début janvier à Matignon. Le Premier ministre a reçu les agriculteurs lundi soir à Matignon durant près de deux heures. Mais malgré ce rendez-vous, le mouvement de contestation va se poursuivre. Car à en croire Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, Gabriel Attal a surtout écouté les agriculteurs.
"Nous avons voulu faire toucher au Premier ministre, la réalité de la situation d'un secteur qu'il connaît assez peu, mais pour lequel il a clairement dit qu'il souhaitait s'engager", précise le syndicaliste devant les journalistes. Le chef du gouvernement a pris le temps d'écouter ces revendications très diverses, symptôme d'un ras-le-bol de la profession.
"On est prêt à faire durer les choses"
"C'est devenu trop compliqué ! Il y a trop de normes, trop de réglementation", s'alarment les syndicalistes. Mais Gabriel Attal n'a pas fait de propositions dans l'immédiat. "Tout ce qui concerne le prix, les négociations commerciales en cours, sur le fait que la matière première agricole, ce n'est pas une variable d'ajustement", rien a été proposé, regrette Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA.
Alors, en attendant, les actions se poursuivent : "on est prêt à faire durer les choses aussi longtemps que nous n'avons pas de réponse concrète du Premier ministre. Mais je le dis aussi, on est prêt à continuer tant que nous n'avons pas de réponse du président de la République quand il s'agit de Bruxelles", conclut l'agriculteur.
Éviter un nouveau mouvement semblable aux Gilets jaunes
Et à défaut d’une prise de parole de l’hôte de Matignon, c’est Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, qui fait prendre les devants. "Le Premier ministre a affirmé clairement sa volonté et sa détermination d'aller vite. Ça sera dans la semaine, qu'on communiquera autour d'un certain nombre de premières annonces", insiste ainsi Marc Fesneau. À cinq mois des élections européennes, l’exécutif veut à tout prix s’éviter une nouvelle crise de type Gilets jaunes.