Guadeloupe : qu'attendre de la rencontre entre Lecornu et les syndicats ?
Après plusieurs jours de tensions dans l'île, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, rencontre ce lundi l'intersyndicale de Guadeloupe. Plusieurs sujets, dont l'autonomie de l'île sont sur la table des négociations qui s'annoncent dores et déjà tendues.
Cela fait une dizaine de jours que les Antilles connaissent une importante vague de violences. Obligation vaccinale des soignants, scandale du chlordécone, baisse du niveau de vie... La crise du Covid est la goutte d'eau qui a fait déborder un vase déjà bien rempli par des revendications allant de l'emploi au développement des infrastructures. Après avoir condamné les violences par la voix de Jean Castex , le gouvernement entame désormais une phase de dialogue avec les représentants syndicaux. Sébastien Lecornu, le ministre des Outre-mer qui a évoqué vendredi l'"autonomie" de la Guadeloupe, rencontre ce lundi l'intersyndicale de l'île.
L'exécutif inflexible sur l'obligation vaccinale
Et la rencontre s'annonce tendue. S'il y a des négociations, il n'est même pas sûr qu'elles commenceront ce lundi, car les syndicalistes veulent venir à trente. Sinon, ils disent qu'il ne s'assiéront pas à la table des négociations. Sébastien Lecornu, qui ne restera sur place que 24 heures, préférerait qu'il viennent à dix tout au plus, histoire de ne pas faire durer les débats.
Les négociations seront d'autant plus compliquées que les syndicats ont une liste de revendications qui contient trente points. La suppression de l'obligation vaccinale, la réintégration de tous les soignants suspendus mais aussi des demandes plus anciennes comme l'amélioration des conditions de vie et l'embauche massive des jeunes figurent sur cette liste. Sébastien Lecornu, lui, entend leur demander avant toute discussion de condamner les violences qui ont agité les deux îles ces derniers jours. Et le ministre a prévenu qu'il ne suspendra pas la loi sur l'obligation vaccinale des soignants et des pompiers.
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"Ils ne répondent nullement à nos préoccupations"
Vendredi, Sébastien Lecornu a mis sur la table la question de l'autonomie de la Guadeloupe . Une déclaration qui fait grincer des dents, au sein du gouvernement comme dans l'opposition . A tel point de Gérald Darmanin a précisé ce lundi matin qu'il ne s'agissait pas d'un débat sur l'indépendance. Il reste que cette question sera discutée lors de la réunion de ce lundi. Le ministre des Outre-mer a expliqué que si le statut du département était trop contraignant, il faudra peut-être réfléchir à une autre statut qui laisserait plus de libertés aux élus locaux, comme c'est le cas en Polynésie par exemple.
Pour Elie Domota, le leader du LKP, un collectif qui regroupe une cinquantaine de syndicats, ce n'est pas le sujet. "Il a fait trois communiqués pour annoncer des réponses à des questions qui n'étaient pas posées. Il a parlé de l'autonomie. On a pas une ligne sur l'autonomie dans la plateforme de revendications. Il a parlé de 1.000 emplois aidés. Nous ne voulons pas d'emplois aidés. Nous voulons des emplois pérennes pour notre jeunesse, pour qu'elle puisse construire des projets de vie. Il a parlé de l'accompagnement des soignants non vaccinés pour les emmener à la vaccination et si ils refusent, ils sont virés. Ils ne répondent nullement à nos préoccupations."