Emmanuel Macron a tenu ce mercredi, à 20 heures, une allocution en direct de l'Elysée au sujet de la guerre en Ukraine. Le Président a dressé le tableau de la situation dans le pays d'Europe de l'Est, avant d'affirmer le soutien de la France à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Emmanuel Macron a déclaré devant son pupitre, s'adressant aux Français : "Le Président Poutine a choisi la guerre."
La présence militaire française en Ukraine
Emmanuel Macron a annoncé la mobilisation hier de plusieurs centaines de soldats français en Roumanie. Le Président a rappelé la présence militaire tricolore dans les États baltes et la région : "Les sanctions contre les dirigeants russes et le soutien à la population ukrainienne vont se poursuivre." Le but ? "L'arrêt des combats."
Présence de l'OTAN, nazisme... Emmanuel Macron démêle le vrai du faux
"Cette guerre est le fruit d'un esprit de revanche", a affirmé Emmanuel Macron, avec fermeté. Vladimir Poutine a justifié l'invasion de l'Ukraine initiée le 24 février par sa volonté de parvenir à une "dénazification" du pays.
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Le chef de l'État français a démenti les accusations du Président russe : "Il n'y a pas de troupes ni de bases de l'OTAN en Ukraine. Ce sont des mensonges. La Russie n'est pas agressée, elle est l'agresseur. Cette guerre est encore moins une lutte contre le nazisme, c'est un mensonge, une insulte à l'histoire de la Russie et de l'Ukraine, à la mémoire de nos aînés qui ont combattu côte-à-côte contre le nazisme." Emmanuel Macron a déploré ce "retour brutal du tragique dans l'Histoire", faisant référence aux blessures du passé.
La protection des Français en Ukraine
Emmanuel Macron a rappelé la protection des ressortissants français "en organisant le transfert de notre ambassade d'une ville à une autre en Ukraine (ndlr : de Kiev à Lviv, à l'ouest)". Le chef de l'État a évoqué la possibilité pour les ressortissants français et binationaux qui le souhaitent de pouvoir quitter l'Ukraine "dans les meilleurs délais".
Emmanuel Macron a remercié les diplomates, policiers, militaires et agents de l'État, mais aussi les journalistes dépêchés en Ukraine pour leur travail et leur mobilisation pour "la liberté de l'information de tous les citoyens du monde".
L'action internationale
Emmanuel Macron a évoqué l'action de la communauté internationale : "(On soutient) le peuple ukrainien avec des convois humanitaires et avec la livraison de matériels et d'équipements pour se défendre. (...) La communauté nationale a montré son unité. Les équipes sportives de Russie ont été exclues et nombre d'événements sportifs et culturels ont été annulés. Nous continuerons un travail acharné." Il a rappelé la détermination de l'organisation intergouvernementale : "Une résolution a été votée au Conseil de sécurité des Nations Unies sur la violation du droit international commise par Moscou. Cette après-midi-même, l'Assemblée Générale des Nations Unies a condamné par un vote écrasant cette agression."
La France accueillera des réfugiés fuyant l'Ukraine, dont les enfants séparés de leur père. "Je veux remercier nos villes et nos villages qui ont commencé à se mobiliser. Nous prendrons soin de celles et ceux qui rejoindront notre sol pour être protégés." Les ONG et associations seront mobilisées.
Les relations diplomatiques avec la Russie
"Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie", a assuré Emmanuel Macron. "J'ai choisi de rester et je resterai en contact autant que je le peux et que c'est nécessaire avec Vladimir Poutine pour le convaincre de renoncer aux armes, aider dans le cadre de pourparlers en cours et prévenir la contagion et l'élargissement du conflit."
La question économique
Le conflit en Ukraine aura des conséquences sur le pouvoir d'achat des Français : le plein d'essence, le chauffage et le coût d'autres produits vont augmenter. Emmanuel Macron s'est voulu rassurant : "Nous épaulerons les secteurs économies les plus exposés en recherchant de nouveaux fournisseurs, de nouveaux débouchés commerciaux."
Emmanuel Macron a indiqué s'être entretenu avec des homologues européens, américains et moyen-orientaux pour apporter des "réponses adaptées". Le e chef de l'État a appelé son Premier ministe Jean Castex à mettre en place un plan de résilience économique et sociale pour répondre à toutes ces difficultés.
Emmanuel Macron évoque une stratégie de développement d'un modèle économique fondé sur l'indépendance et le progrès, notamment dans le secteur énergétique. "Nous ne pouvons plus dépendre du gaz russe", a-t-il souligné. "Je réunirai les 10 et 11 mars prochains à Versailles les chefs d'État et de gouvernement européens lors d'un sommet pour décider de ces sujets. Notre Europe a déjà montré unité et détermination, elle est entrée dans une nouvelle ère. Il nous faut poursuivre."