Une ambiance tumultueuse à l'Assemblée. Alors que les oppositions condamnent unanimement les récentes sorties d'Emmanuel Macron n'excluant pas l'envoi de troupes au sol et en faveur d'un soutien à l'Ukraine sans "aucune limite", les députés vont se pencher, ce mardi, sur la stratégie française d'aide à Kiev. À moins de trois mois des élections européennes, avec ce débat suivi d'un vote symbolique et non-contraignant, Emmanuel Macron veut surtout confronter son camp avec la Nupes et le Rassemblement National.
Emmanuel Macron cherche à faire apparaître un clivage simpliste pour tirer son épingle du jeu. D'un côté les gentils défenseurs de l'Europe et de l'Occident et de l'autre les méchants admirateurs du Kremlin et de sa guerre contre l'Ukraine. Le message de l'exécutif est limpide : ce mardi à l'Assemblée, il ne s'agira pas tant de voter pour le camp présidentiel, mais contre Vladimir Poutine. De plus, en invoquant une menace existentielle pesant sur l'Europe, le chef de l'État espère mobiliser ses troupes sur un sujet qui fait partie de l'ADN du macronisme.
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Un risque de perte de crédibilité
Le Président prend un risque politique en demandant aux parlementaires de se prononcer. Celui de perdre en crédibilité face au Kremlin si d'aventure l'accord de coopération déjà signé avec Volodymyr Zelensky n'est pas soutenu par la représentation nationale. En revanche, si comme pressenti, le RN et la Nupes s'abstiennent ou votent contre, la macronie s'en servira pour les pilonner sur cet axe. Dans le viseur de la majorité : les élus RN présentés depuis plusieurs semaines en agents de "soumission" à la Russie.