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Propos recueillis par Alexis Delafontaine, édité par Yanis Darras / Crédits photo : Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Le président de la République a assisté ce jeudi au premier soir de la fête juive de Hanouka, lors de la remise d'un prix destiné aux politiques luttant contre l'antisémitisme. La vidéo, publiée sur les réseaux sociaux, fait polémique au sein des députés, notamment de certains députés Nupes qui y voient "une faute politique".

C'est une séquence qui fait polémique. Ce jeudi, le président de la République Emmanuel Macron recevait le prix Lord-Jakobovits, décerné aux chefs d'État qui luttent contre l'antisémitisme, dans la salle des fêtes de l'Élysée. Mais sur plusieurs vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, on peut voir Emmanuel Macron assister au premier soir de Hanouka. Le chef de l'État se tient aux côtés du grand rabbin de France, Haïm Korsia, qui allume une bougie sur le chandelier, le Menorah, avec une autre bougie. 

"Il doit être le président de tous les Français"

Mais sur les réseaux, la séquence choque de nombreux internautes, qu'ils jugent contraire à la laïcité, mais aussi dans la sphère politique. "Évidemment que c'est une atteinte à la laïcité", soutient pour sa part Raquel Garrido au micro d'Europe 1. La députée de La France insoumise estime "que ce n'est pas la première fois qu'il y a atteinte de la part de l'Élysée". "C'est regrettable. Parce que, comment un enseignant, par exemple, explique à son élève l'intérêt de la laïcité si le président prend la laïcité et la jette à la poubelle ?", interroge-t-elle. 

"Je crois qu'effectivement un président ne devrait jamais donner le sentiment qu'il est avec les uns contre les autres, qu'il est pour les uns ou pour les autres. Il doit être le président de tous les Français et à ce titre, respecter strictement ce qu'est le cadre laïc et donc ne jamais se prêter à quelque fête religieuse, quelle qu'elle soit", assure pour sa part le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure. 

Une faute politique ?

"La vocation du président, c'est de nous unir, pas de chercher à aller séduire telle ou telle communauté culturelle, religieuse et considérer qu'il y a là, un terrain électoral propice", poursuit-il. "C'est une faute politique", estime pour sa part Jérôme Guedj, député PS de l'Essonne et secrétaire nationale à la laïcité du parti.

"Je suis sûr que ça part d'une bonne intention. Le président de la République voulait marquer une solidarité face aux inquiétudes des Français juifs. Mais il aurait peut-être mieux fait de participer à la marche contre l'antisémitisme ou de les réunir dans un autre cadre que celui d'une fête religieuse. Parce que sinon, demain, chacun va se questionner : 'Pourquoi on le fait avec tel culte plutôt qu'avec tel autre ?", estime l'élu, concluant que ce type d'événement "malmène la neutralité de l'État".