Le gouvernement veut prendre à bras-le-corps le fléau du harcèlement scolaire. Peu après la rentrée des classes, marquée par le suicide d'un collégien à Poissy, la Première ministre Élisabeth Borne et le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal ont détaillé mercredi le plan de lutte de l'État, quelques jours après voir délivré de premiers indices. Voici ce qu'il faut retenir des annonces du gouvernement.
Les principales informations :
- Élisabeth Borne et Gabriel Attal ont détaillé le plan de lutte du gouvernement contre le harcèlement scolaire
- Le 30 18 devient le numéro unique pour alerter en cas de harcèlement
- La Première ministre a annoncé la saisine "systématique" du procureur de la République en cas de signalement
- Borne veut permettre "d'exclure les élèves harceleurs des réseaux sociaux" en cas de cyberharcèlement
Borne promet une "mobilisation générale" et une "lutte implacable"
Elisabeth Borne a appelé mercredi à une "mobilisation générale" dans la lutte contre le harcèlement, et promis que le gouvernement mènerait "une lutte implacable" contre ce "phénomène massif". La Première ministre s'exprimait dans le cadre de la présentation du plan interministériel "contre le harcèlement à l'école et dans tous les lieux de vie de l'enfant", un sujet dont elle a fait une "priorité absolue" de la rentrée scolaire.
Le 30 18, numéro unique pour alerter
Le 30 18 devient le numéro unique pour permettre aux victimes de harcèlement ou de cyberharcèlement d'alerter les autorités. Auparavant, comme l'avait détaillé la secrétaire d'État chargée de l'Enfance Charlotte Caubel dans l'émission La France bouge, en septembre 2022 sur Europe 1, trois numéros étaient à destination des victimes : le 30 20 (harcèlement scolaire), le 30 18 (harcèlement numérique) et le 119 (enfance en danger).
>> LIRE AUSSI - Confiscation du portable, couvre-feu numérique : deux mesures phares du plan contre le harcèlement scolaire
Une saisine "systématique" du procureur en cas de signalement
La Première ministre Élisabeth Borne a annoncé mercredi la saisine "systématique" du procureur de la République en cas de signalement de harcèlement. "La saisine du procureur sera désormais systématique en cas de signalement pour harcèlement, notamment grâce à une plateforme dédiée entre l'Éducation nationale et la Justice. Je souhaite également une saisine systématique des procureurs pour les plaintes", a précisé Élisabeth Borne.
Les élèves cyberharceleurs pourraient être exclus des réseaux sociaux
Élisabeth Borne a annoncé mercredi vouloir permettre d'"exclure les élèves harceleurs des réseaux sociaux". "Nous allons permettre d'exclure les élèves harceleurs des réseaux sociaux", a dit la Première ministre lors d'une conférence de presse, sans donner plus de détails, et renvoyant aux "dispositions actuellement débattues au Parlement, dans le cadre du projet de loi pour réguler et sécuriser l'espace numérique".
>> LIRE AUSSI - La Roche-sur-Yon : deux élèves suspectés d'harcèlement interpellés dans leur lycée et placés en garde à vue
Généralisation des cours d'empathie à la rentrée prochaine
Le ministre de l'Education Gabriel Attal a annoncé mercredi la mise en place de "cours d'empathie inscrits dans le cursus" scolaire, "à l'image de ce qui existe dans d'autres pays, notamment au Danemark", qui seront généralisés à l'école à partir de la rentrée 2024. "Ce sera inscrit au programme et je recevrai dès demain le président du Conseil supérieur des programmes pour le saisir de ce chantier, en vue d'une pleine entrée en vigueur à la rentrée 2024" a déclaré Gabriel Attal lors de la conférence de presse de présentation du plan interministériel de lutte contre le harcèlement.