C'est une petite phrase qui ravive quelques tensions entre la majorité et l'opposition PS. Mardi, en marge du festival du film d'Angoulême, François Hollande a émis des réserves sur la politique menée par son successeur à l'Elysée Emmanuel Macron : "Il ne faudrait pas demander des sacrifices aux Français qui ne sont pas utiles", a déclaré l'ancien chef de l'État à la presse, mettant en garde contre le risque de "ruptures" entraînées par une trop grande flexibilisation du marché du travail.
Grand-mère. Loin de passer inaperçus, ces quelques mots ont déclenché les critiques d'une partie des cadres de la majorité macroniste, dont certains étaient au Parti socialiste avant de rejoindre Emmanuel Macron dans sa conquête de l'Elysée. Il en est ainsi de Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, qui a évoqué les paroles de sa grand-mère pour remettre en cause l'ancien président, jeudi, sur Twitter. Ce à quoi l'ancienne ministre de François Hollande, Michèle Delaunay, a répondu avec une allusion du même genre.
Comme disait ma grand mère, "c'était mieux avant". Mais elle m'a appris aussi que c'est qd ca va mieux qu'il faut reussir la transformation! https://t.co/MqWSbpTImY
— Christophe Castaner (@CCastaner) 23 août 2017
A moi, ma grand mère m'a appris, qu'on se grandit toujours à rendre hommage à son prédécesseur. Les grands mères, c'est important..
— Michèle Delaunay (@micheledelaunay) 23 août 2017
Les "difficultés" de François Hollande. "Son propos revient à dire qu'il ne faut pas aller plus loin que ce qu'on a fait. Or, c'est tout le contraire du mandat que l'on a reçu : les Français ont élu Emmanuel Macron et lui ont donné une majorité pour mener des réformes structurelles. Sur ce point, on a une divergence de vues très profonde", a lui revendiqué Stanislas Guérini, député REM de Paris… et ancien socialiste. Qui n'est décidément pas d'accord avec le bilan du prédécesseur d'Emmanuel Macron à l'Élysée : "Nous avons un vrai projet de transformation du modèle social, on va donner du sens là où François Hollande a eu, lui, des difficultés à donner du sens à son action."
Hollande, un "mulet" au "misérable office" ? Certains commentaires d'une partie de la majorité sur la sortie de François Hollande sont encore moins amènes : député REM de la Loire, Jean-Michel Mis a retweeté un message comparant implicitement François Hollande à un "mulet", et son quinquennat à un "misérable office".
Fidèle parmi les fidèles de l'ancien chef de l'État, le député Stéphane Le Foll est monté au créneau pour défendre François Hollande, mercredi matin : "Dire, (pour le gouvernement), qu'on est obligé de faire des sacrifices parce qu'on a une situation qui est complètement dégradée ne tient plus. Donc s'il y a des sacrifices qui sont demandés, c'est parce qu'il y a d'autres raisons, (…) des raisons politiques", a-t-il déclaré sur BFM TV.
Stéphane Le Foll juge "légitime" que François Hollande vante son bilan #Bourdindirectpic.twitter.com/iMg6zA5uPX
— BFMTV (@BFMTV) 23 août 2017
"Pas illégitime de revendiquer" les bons chiffres actuels. "Un ancien président dit son fait à un président en exercice et rappelle que les résultats, qui sont aujourd'hui prometteurs, ne sont pas simplement liés au hasard mais à une action qu’il a conduite pendant cinq ans", a légitimé Olivier Faure, président du groupe Nouvelle gauche à l'Assemblée nationale, sur franceinfo, mettant lui aussi en garde contre une réappropriation abusive des bons résultats économiques actuels par la majorité macroniste : "Il n'est pas illégitime de le revendiquer à un moment où d’autres cherchent à se créditer de résultats qui ne sont pas les leurs."