"Le système colonial niait l'aspiration des peuples à disposer d'eux-mêmes", a déclaré François Hollande samedi, dans un discours à l'occasion d'une journée de commémoration de la guerre d'Algérie. Cinquante-quatre ans après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu qui a suivi les accords d'Evian, le président a prononcé un discours au Quai Branly.
Le président @fhollande se recueille devant le mémorial, la Marseillaise est jouée pic.twitter.com/QBLZ8iK5h2
— Élysée (@Elysee) 19 mars 2016
Mais le choix du 19 mars avait suscité une vive polémique cette semaine. Cette date correspond à la date anniversaire des accords d'Evian. Ce choix est basé sur le calendrier commémoratif officiel, puisque depuis 2012 et le vote d'une proposition de loi en ce sens, le 19 mars est la "journée national du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc". Mais cette date reste très contestée par la droite et certains Pieds-Noirs, qui soulignent que les exactions ne se sont pas arrêtés au 19 mars 1962.
" Le sens de la journée nationale du 19 mars, c'est d'honorer toutes les souffrances "
"Le 19 mars, ce n'est pas la paix, c'est la sortie de la crise", a expliqué François Hollande samedi. "Le 19 mars, ce sont les mémoires de toutes les victimes qui sont reconnues. Nous commémorons cette année les 60 ans de l'accession à l'indépendance de la Tunisie et du Maroc. Le sens de la journée nationale du 19 mars, c'est d'honorer toutes les souffrances. C'est de rendre hommage aux victimes civiles et militaires tombées. La France et l'Algérie travaillent ensemble pour lever le voile sur ces victimes", a déclaré le chef de l'Etat, avant de se lancer dans un plaidoyer pour la recherche historique.
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"Ces mémoires demeurent encore vives. Derrière chacune d'entre elles, il y a des survivants, il y a des descendants. L'enjeu, c'est la paix des mémoires, les reconnaître toutes et n'en oublier aucune. Je veux encourager la recherche historique sur la guerre d'Algérie. C'est ce travail de mémoire qui nous donne l'espérance du rassemblement. La grandeur d'un pays se mesure à sa capacité à regarder son Histoire et de ne pas en cacher des éléments ou d'en glorifier d'autres."
" Alimenter la guerre des mémoires c'est rester prisonnier du passé "
"Je n'oublie pas la force des liens qui nous unissent avec le Maroc et la Tunisie. La Tunisie, si durement touchée par le terrorisme. Le terrorisme qui menace toute la région, comme il nous menace", a ensuite poursuivi le président de la République. Avant de conclure, avec une pique adressée aux critiques de cette journée de commémoration : "Alimenter la guerre des mémoires, c'est rester prisonnier du passé, faire la paix des mémoires, c'est regarder vers l'avenir".