Le Bureau politique d'Horizons a décidé samedi de suspendre "immédiatement" le sénateur Joël Guerriau, soupçonné d'avoir drogué à son insu une députée en vue de l'agresser sexuellement, a appris l'AFP auprès du parti. "Profondément choqués par les faits à l'origine des accusations", les membres de ce Bureau ont décidé "à l'unanimité" de suspendre "immédiatement" le sénateur, avant d'entamer "une procédure disciplinaire pouvant conduire à une exclusion définitive", a fait savoir le parti d'Edouard Philippe, qui va appeler la plaignante Sandrine Josso (MoDem), selon une source chez Horizons. Joël Guerriau a été mis en examen vendredi soir et placé sous contrôle judiciaire.
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Selon les informations recueillies par Europe 1, Joël Guerriau a été testé positif à plusieurs drogues : cocaïne, MDMA et opiacés. C'est lors d'une soirée mardi que l'homme de 66 ans a invité sa collègue centriste. La plaignante se serait sentie mal après avoir pris un verre dans la nuit de mardi à mercredi au domicile parisien du sénateur, avec qui elle n'entretenait pas de relation intime, d'après le ministère public.
La députée a pu "s'extirper in extremis de ce guet-apens"
Le sénateur a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire vendredi soir. Des prélèvements dans l'organisme de Sandrine Josso ont révélé la présence d'ecstasy et des perquisitions ont été menées au bureau du sénateur et à son domicile où les enquêteurs ont retrouvé de l'ecstasy, d'après le parquet. Joël Guerriau a nié les accusations lors d'une confrontation. Selon l'avocate de Sandrine Josso, Julia Minkowski, la députée a été "prise de malaises après avoir bu une coupe de champagne", puis aperçu le sénateur "se saisir d'un petit sachet en plastique contenant quelque chose de blanc", et a pu "s'extirper in extremis de ce guet-apens".
Joël Guerriau "se battra" pour "démontrer qu'il n'a jamais voulu administrer à sa collègue de travail et amie de longue date une substance pour abuser d'elle" et "démontrera que c'est une erreur de manipulation qui a causé le dramatique désagrément", a déclaré à l'AFP son avocat Me Rémi-Pierre Drai.
Joël Guerriau nie les faits
Selon des sources proches du dossier, Joël Guerriau a raconté avoir cru s'être procuré, auprès d'un membre du Sénat, un euphorisant et non de l'ecstasy, pour sa propre consommation afin de faire face à ce qu'il a décrit comme des épreuves personnelles.
Banquier de profession, élu à la chambre haute depuis 2011, Joël Guerriau est secrétaire du Sénat et vice-président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées. Interrogé samedi sur franceinfo, le patron du groupe Union centriste Hervé Marseille "pense qu'il y aura des mesures conservatoires" à son encontre à la chambre haute.