Si le "grand débat" a officiellement été inauguré mardi par le président de la République, il a également commencé au sein même du gouvernement depuis déjà quelques jours, selon les informations de notre éditorialiste Michael Darmon.
Quand Le Drian sort de ses gonds. La scène se passe lors du séminaire gouvernemental le 9 janvier dernier, après le conseil des ministres formel. Tout le gouvernement autour du président de la République est invité à présenter son programme. Lorsque vient son tour, le ministre du budget Gérald Darmanin déroule sa feuille de route : la réforme de la fonction publique et de l'État, comme prévu depuis l'année dernière. Là, un ministre sort de ses gonds. Jean-Yves Le Drian prend la parole et s'exclame : "Il faut peut-être arrêter les bêtises. On a déjà une crise sur les bras, on ne va peut-être pas y rajouter les fonctionnaires !"
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Le ministre des Affaires étrangères ajoute cette mise en garde : "Les agents de l'État ne sont pas forcément des technocrates, ils sont aussi des aides-soignants, infirmières, douaniers, policiers, etc. Il ne faudrait pas aggraver la situation." Il est alors soutenu par plusieurs autres ministres, plutôt issus de la gauche. Le "grand débat" au gouvernement recrée le clivage entre la gauche et la droite.
Des Affaires étrangères à Matignon ? Jean-Yves Le Drian est le premier à avoir réagi. Faut-il y voir un pas de plus vers une éventuelle nomination à Matignon ? Il est vrai que certaines personnalités font campagne pour que le ministre des Affaires étrangères soit nommé Premier ministre. Lui réaffirme à ce stade qu'il n'en est pas question. Selon les informations d'Europe 1, en privé, Jean-Yves Le Drian se montre critique sur l'entourage présidentiel, jugé déconnecté. Le ministre le plus populaire du gouvernement considère aussi que le balancier penche trop à droite.
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On sait que la politique est aussi une affaire de circonstance et de devoir. Mais au sein du gouvernement et dans la majorité, l'idée d'un acte 2 du quinquennat après le débat circule avec insistance. Un membre du gouvernement confie : "Les questions posées par le président sont la base d'un nouveau discours de politique générale à l'issue du 'grand débat'". Un tel discours se prononce après un changement de gouvernement. Reste à savoir qui sera à sa tête.