Il entend construire une liste indépendante de LREM aux élections européennes de 2019, et "en même temps" une liste de rassemblement. Jean-Christophe Lagarde a détaillé ses ambitions pour l'Union européenne sur Europe 1 jeudi matin. Le patron de l'UDI fait l'amer constat d'une puissance affaiblie car désunie.
Des combats qu'il ne faut pas mener seul. "Nous dépendons trop des Etats-Unis. Parce que nous ne sommes pas ensemble, on est obligés de suivre. Nous dépendons trop de la Chine, qui est en train d'acheter nos aéroports et de nous vendre tout ce qu'elle veut sans que nous réagissions. Nous dépendons trop de monsieur Poutine, etc", égrène le président de l'UDI. Dès lors, Jean-Christophe Lagarde l'assure : "Il n'y a que rassemblés que les Européens pourront regagner leur indépendance, faire en sorte de défendre leurs frontières ensemble, d'avoir un FBI contre les terroristes, de ne pas dépendre du dollar mais de décider nous-mêmes de notre politique avec l'euro, de ne pas défendre l'environnement tout seul comme on a voulu le faire en France…"
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"Imposer nos intérêts, notre modèle". En portant cette liste aux européennes, Jean-Christophe Lagarde veut se faire le garant des valeurs portées par les défenseurs historiques de l'UE. "La France ne sera plus forte que si nous parvenons à imposer nos intérêts, notre modèle, aux grands ensembles du monde qui sont en train de se construire. Ce n'est pas un calcul électoral, c'est un combat politique, pour nous qui sommes les héritiers de Valéry Giscard-d'Estaing, Simone Veil, Jean-Louis Borloo", martèle le député de la 5ème circonscription de Seine-Saint-Denis.
Renforcer le pouvoir de la France par l'Union. Pour le patron du parti centriste, il faut s'inspirer du Brexit… pour faire tout l'inverse. "Quand on est seul dans le monde d'aujourd'hui, on ne peut rien faire. On est isolé, bloqué, faible. Regardez dans quel désarroi sont nos amis britanniques. (…) Pensez-vous franchement que la France seule, avec ses 70 millions d'habitants, va s'imposer dans un monde de 7 milliards de personnes. Quand on discute avec la Chine, les Etats-Unis, la Russie, l'Inde, nous ne faisons pas le poids seuls. Ça ne veut pas dire que la France n'a pas de pouvoir, ça veut dire qu'elle n'est capable de s'imposer qu'en étant rassemblée", assure-t-il.
Une concurrence hors et à l'intérieur des frontières. S'il croit à son ambition, Jean-Christophe Lagarde semble pourtant conscient des obstacles sur sa route. À commencer par les adversaires internationaux. "Aujourd'hui, l'Europe est minée de l'extérieur par monsieur Trump qui veut la détruire pour mieux nous dépecer. Et de l'intérieur, par Monsieur Orban en Hongrie, Monsieur Salvini en Italie, qui ne rêvent que de démolir", dénonce-t-il d'abord. Mais la première difficulté que devra surmonter cette liste extra-UDI mais hors LREM sera la liste menée par le Front national, d'ores et déjà créditée de 24% d'intentions de vote.