Mardi, avant son allocution devant les maires normands à Grand Bourgtheroulde, lors de laquelle il a promis un "grand débat national sans tabou", Emmanuel Macron a rencontré des élus locaux de la petite commune de Gasny, appelant devant eux à "davantage responsabiliser" les gens en situation de difficulté, "car il y en a qui vont bien et il y en a qui déconnent".
"Faire que les gens soient des acteurs". Lors de cette étape surprise dans la commune de l'Eure, le chef de l'Etat s'est donc exprimé devant une vingtaine de membres du conseil municipal lors d'une réunion à huis-clos. Après avoir évoqué notamment la question des retraites ou de la réforme de la SNCF, Emmanuel Macron a ensuite évoqué celle de la pauvreté, appelant à "faire que les gens soient des acteurs".
"La stratégie contre la pauvreté (...) c'est de dire aux gens 'vous n'êtes pas des pions qu'on bouge'", a-t-il déclaré. "Notre société, ce qu'elle nous a dit là, c'est dire 'quand on m'impose des choses, que je ne les comprends plus ou que je n'ai pas mon mot à dire, je ne veux plus participer"'. Et d'ajouter : "une partie du traitement de la pauvreté est dans les personnes qui vivent dans cette pauvreté en les responsabilisant, en les aidant à s'en sortir, en les considérant. Elle n'est pas dans le face à face entre ceux qui profiteraient d'un côté et ceux qui seraient les vaches à lait de l'autre".
"Les gens en situation de difficulté, on va davantage les responsabiliser car il y en a qui font bien et il y en a qui 'déconnent'", a conclu Emmanuel Macron.
L'opposition dénonce "le mépris" d'Emmanuel Macron. Cette nouvelle déclaration n'a pas manqué de faire réagir l'opposition, le patron du PS estimant que "le président n'a rien compris. Sa façon de jeter en pâture les plus faibles est insupportable". Du côté des Républicains, la députée Valérie Boyer a elle dénoncé le "mépris pour les Français" du chef de l'Etat.
Emmanuel #Macron veut «responsabiliser» les gens en «difficulté» car «il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent» selon lui... l'année 2019 débute comme elle s'est achevée. Des débats s'ouvrent mais toujours le même mépris pour les Français !
— Valérie Boyer (@valerieboyer13) 15 janvier 2019
"A chaque fois qu'il y a des regains de mobilisation, c'est parce qu'Emmanuel Macron s'exprime. Cela se vérifie systématiquement. Qu'il se taise!", a réagi Ugo Bernalicis (LFI), devant la presse dans les couloirs de l'Assemblée nationale.