Comme un air de campagne électorale. Dans un entretien accordé à nos confrères de L'Express, Édouard Philippe fait entendre sa voix sur le thème de l'immigration. Potentiel candidat à la prochaine élection présidentielle, il affiche sa différence avec la macronie.
Édouard Philippe déplore les "non-dits"
L'ancien Premier ministre fait un pas de côté par rapport à Emmanuel Macron. "On a besoin de rupture", plaide ainsi Édouard Philippe qui dénonce une immigration de faits accomplis. "L'augmentation massive du nombre de nouveaux arrivants ces dernières années ne correspond en rien à un choix politique", affirme-t-il.
Édouard Philippe, qui déplore les "non-dits" sur le sujet. D'abord, l'embolie de beaucoup de services publics, liée, selon l'ancien Premier ministre, à l'immigration. Il évoque ainsi l'école, la justice ou le logement. L'islam est aussi abordé. C'est devenu selon lui un sujet central, inquiétant et obsédant pour beaucoup de Français.
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L'ancien locataire de Matignon plaide notamment pour une sortie des accords de 1968 avec l'Algérie, qui octroie aux Algériens un statut dérogatoire au droit commun en matière de circulation, de séjour et de travail en France. Une revendication ancienne de Marine Le Pen, d'Éric Zemmour et d'Éric Ciotti. Mais Édouard Philippe ne s'aligne pas totalement sur les propositions de la droite. Il se dit ainsi opposé à une modification de la Constitution pour déroger au droit européen en matière migratoire. Tout comme il ferme la porte à la suppression de l'aide médicale d'État.