A la suite des révélations d’Europe 1 sur la baisse de 50% des visas pour les pays du Maghreb, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a convoqué ce lundi matin les préfets. Avec une consigne : augmenter les expulsions de clandestins en situation irrégulière auteurs de crimes et délits, et retirer les titres de séjour des immigrés auteurs de troubles à l’ordre public.
Inquiet de la reprise progressive des déplacements internationaux
Selon nos informations, Gérald Darmanin en a profité pour faire un bilan : depuis octobre 2020, 5 associations islamistes ont été dissoutes, 72 étrangers ont été expulsés pour des motifs terroristes, il y a eu 205 gels d’avoirs, 6 déchéances de nationalité, 1270 interdictions de présence sur le territoire, 313 visites domiciliaires et une mosquée fermée. Le ministre de l'Intérieur a ciblé 173 commerces communautaires, pour lesquels il a demandé aux préfets d’effectuer des contrôles dans les prochaines semaines.
Enfin, sur l’immigration, il s’est inquiété de la reprise progressive des déplacements internationaux et de la persistance des flux migratoires clandestins venus du Maghreb sur nos frontières espagnoles et italiennes. Gérald Darmanin a d’ailleurs demandé spécifiquement aux préfets frontaliers de "tenir la frontière". Il leur a notamment expliqué qu’avec l’effondrement de l’Afghanistan, "des vagues migratoires et leurs conséquences en termes de demandes d'asile sont à prévoir".
"Un enjeu majeur pour la prochaine présidentielle"
Le ministre de l’Intérieur a par ailleurs reconnu des "difficultés croissantes" à Calais et à Dunkerque, dans un contexte de relations tendues avec les Britanniques. Face à cette cette situation difficile, les préfets se sont vu rappeler plusieurs priorités : plus d’expulsions pour les étrangers inscrits au FSPRT, une meilleure détection des immigrés en situation irrégulière responsables de troubles à l’ordre public ainsi que l'accroissement des refus de titres de séjour. La liste est claire en effet, 1000 étrangers en situation irrégulière, auteurs de troubles à l’ordre public doivent être expulsés. Seules 454 expulsions ont eu lieu pour le moment.
Ces décisions interviennent dans un contexte tendu pour le gouvernement et alors que les expulsions des clandestins se sont effondrées ces derniers mois. Gérald Darmanin n'a enfin pas manqué de reconnaître l’enjeu politique de ces annonces. "L’immigration est un sujet qui préoccupe nos concitoyens. Nous sommes particulièrement attendus. Ce sujet est un enjeu majeur pour la prochain présidentielle, nous nous en doutions", a-t-il asuré.