Voilà un sujet qui peut réunir la gauche et la droite. À l'Assemblée nationale, des élus des deux grandes sensibilités politiques interpellent le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur une possible réintroduction des pompiers suspendus car non-vaccinés contre le Covid-19, alors que de nombreux incendies ravagent plusieurs forêts de France. Selon le SDIS, ils sont 5.000 pompiers volontaires et 140 titulaires à ne pas pouvoir être mobilisés. Et face à l’urgence, cette décision reste une incompréhension pour l’opposition.
C'est le cas pour le député Rassemblement national du Var, Frédéric Boccaletti. "On est victime d'incendies sans précédent sur notre territoire. Les pompiers sur le terrain sont épuisés. Ils sont mis à rude épreuve depuis maintenant plusieurs semaines", rappelle le député au micro d'Europe 1. Celui-ci poursuit : "Je pense que le ministre de l'Intérieur doit prendre ses responsabilités et réintégrer en urgence les sapeurs-pompiers suspendus. Face aux flammes, le vaccin ne protège pas", lance-t-il, " par contre, nos pompiers, eux, nous protègent."
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Une fausse bonne idée pour le vice-président des sapeurs-pompiers
Ce sujet a déjà été abordé en juillet, mais le gouvernement avait décidé de maintenir la suspension. Une décision légitime pour Norbert Berginiat, vice-président des sapeurs-pompiers de France. Selon lui, réintroduire les pompiers non-vaccinés serait une fausse bonne idée. "Déjà que l'on est en déficit collectif, si on a une épidémie parmi nos sapeurs-pompiers, ce sera une grosse catastrophe", argumente-t-il auprès d'Europe 1.
"Réintroduire des gens non-vaccinés, c'est prendre le risque de mettre à plat notre capacité d'intervention. C'est pour cela que ça peut être dangereux", explique Norbert Berginiat. Un dilemme cornélien qui n'est pas encore tranché par le ministre de l’Intérieur.