"Sans ça, on était au fond du trou", admet l'un des fidèles de Marine Le Pen. La Commission des comptes de campagne a approuvé les comptes de la campagne présidentielle de la candidate du Front national. Ce qui signifie, au-delà du fait qu'elle ne s'expose à aucune sanction, qu'elle aura droit au remboursement prévu par la loi pour les candidats qui ont atteint le second tour. Une information qui devrait être publiée la semaine prochaine au Journal Officiel.
Plus de 10 millions de remboursement. L'État va en effet bientôt verser 10.691.775 euros à Marine Le Pen pour rembourser ses frais, soit le maximum de ce qui est prévu pour une candidate ayant atteint le second tour. La présidente du FN, qui n'avait jamais réussi à contracter de prêt bancaire, avait emprunté de l'argent à son parti et à Cotelec, le micro-parti fondé par Jean-Marie Le Pen. Elle perd donc au change car la commission des comptes refuse de lui rembourser les intérêts sur ces emprunts, arguant qu'il ne s'agit pas de contrats bancaires classiques.
Difficultés financières. Néanmoins, le soulagement est palpable dans l'entourage de la présidente du FN, chacun étant bien conscient des difficultés financières du parti. Depuis le mois de novembre, Marine Le Pen et plusieurs dirigeants du FN ont été sommés par HSBC et la Société générale de fermer leurs comptes. Un recul en nombre de voix aux législatives 2017 par rapport à celles de 2012 a également entraîné un manque à gagner de quelque 800.000 euros pour la formation politique. À tel point qu'en décembre, sa présidente avait appelé ses sympathisants à donner dans le cadre d'un "emprunt patriotique". Dans ce contexte, le remboursement à venir de l'État ne peut que faire du bien aux finances du parti.