"Le fait de ne pas avoir de respiration démocratique pendant cinq ans n'est plus adapté à notre époque. Il faudrait peut-être avoir quelque chose qui ressemblerait à des élections de mi-mandat", déclarait Emmanuel Macron dans une interview donnée au Point, lors de l'entre-deux tours de la présidentielle. Neuf mois plus tard, le Président a en tête de dissoudre l'Assemblée nationale avant la fin de son quinquennat.
"Le Président actionnera cette option avant 2027"
Emmanuel Macron songe à dissoudre l'Assemblée nationale. Ce n'est pas prévu pour tout de suite mais en coulisses, l'entourage du chef de l'État est quasi unanime : "Le Président actionnera cette option avant 2027", assure un conseiller. "Au mieux, selon un stratège du palais, ce serait l'occasion de retrouver une majorité absolue dans l'hémicycle" et "au pire" - et c'est l'hypothèse jugée la plus probable - "le Rassemblement national (RN) remporterait une majorité de sièges."
Matignon reviendrait alors à Marine Le Pen. "Si elle accepte, c'est le meilleur moyen de l'affaiblir à l'approche de la présidentielle", juge ce conseiller qui poursuit. "Si elle refuse, ça montrera qu'elle ne veut pas le pouvoir !"
"La dissolution, c’est l’arme nucléaire"
En attendant, cette petite musique a l'avantage pour Emmanuel Macron de maintenir la pression sur l'ensemble de l'échiquier politique à commencer par les candidats à sa succession. Édouard Philippe, Bruno Le Maire, François Bayrou, qui dans un tel scénario n'auraient d'autre choix que de se concurrencer afin d'obtenir le maximum de sièges pour leur parti respectif. Une dissolution changerait donc inévitablement la donne de la prochaine présidentielle.
"La dissolution, c'est l'arme nucléaire", assume un proche du président. Reste qu'un échec de la réforme des retraites au Parlement pourrait contraindre le chef de l'État à actionner son plan beaucoup plus tôt que prévu.