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Laura Laplaud , modifié à
L'interview télévisée d'Emmanuel Macron, prévue jeudi soir sur TF1 et France 2, ne plaît pas à l’opposition à quelques jours du scrutin des élections européennes. Manon Aubry, tête de liste de La France insoumise aux élections européennes, invitée de La Grande interview Europe 1-CNews mardi, a dénoncé "un scandale démocratique".

Emmanuel Macron s'exprimera ce jeudi sur "l'actualité internationale" aux 20 heures de TF1 et France 2, à l'occasion des 80 ans du Débarquement de Normandie. Une prise parole qui suscite l'indignation de l'opposition à quelques jours des élections européennes. Invitée de La Grande interview Europe 1-CNews mardi, la tête de liste de La France insoumise, Manon Aubry, a dénoncé "un scandale démocratique".

Les Républicains et La France insoumise saisissent l'Arcom

"Depuis quand le président de la République peut s'inviter comme il veut ? Hier [lundi, ndlr], Gabriel Attal, le Premier ministre, s'est carrément invité dans une interview de Valérie Hayer. Mais on est revenu au temps de l'ORTF ?", a-t-elle interrogé au micro d'Europe 1. "Le Premier ministre est venu voler la vedette à sa tête de liste, c'est une façon d'humilier les femmes, les responsables politiques. Moi, je n'aurais jamais accepté ça en tant que femme [et] Jean-Luc Mélenchon n'aurait jamais fait, il n'aurait pas osé", a-t-elle assuré, arguant que la majorité présidentielle a cette "manière d'humilier sa tête de liste de la même manière qu'elle humilie le peuple français".

Les Républicains et La France insoumise ont annoncé saisir l'Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), afin que le temps de parole du président de la République soit décompté de celui de Valérie Hayer, tête de liste Renaissance.

"Nous voulons censurer ce gouvernement"

La France insoumise a aussi déposé une motion de censure visant à sanctionner le gouvernement pour n'avoir pas consulté le Parlement avant de décider de coupes dans le budget 2024, qui a été rejetée lundi par l'Assemblée nationale. Pour La France insoumise, la motion de censure devait permettre de "s'opposer au coup de force démocratique". "On a un gouvernement qui passe en force, avec 20 milliards d'euros d'économies sans vote à l'Assemblée nationale, mais qui trouve ça normal ? Demain, ce sont les Françaises et les Français qui vont payer. C'est la réforme de l'assurance chômage, c'est l'augmentation de la TVA qu'ils évoquent, c'est le gel des pensions de retraite... Tous les Français vont en payer le prix et donc nous disons que nous voulons censurer ce gouvernement", a-t-elle tranché.

Mais à défaut d'avoir pu censurer le gouvernement à l'Assemblée nationale lundi, Manon Aubry appelle les électeurs à le faire par les urnes dimanche. "Je dis aux gens qui souffrent du coût de la vie, de ce gouvernement qui leur fait les poches, qu'ils peuvent les censurer dimanche en votant pour la liste que je conduis, la liste de La France insoumise."