Laurent Fabius a proclamé Emmanuel Macron président de la République pour un second quinquennat ce samedi à 11 heures, lors de la cérémonie d'investiture du chef de l'Etat. Lors de son discours, le président a insisté sur l’indépendance de la nation et sur l'action politique. S'il s'est montré "grandiloquent", Emmanuel Macron a également fait preuve de prudence, signe d'une certaine fragilité alors qu'il commence son nouveau mandat avec une côte de popularité relativement faible. Explications.
Pour l'universitaire Benjamin Morel, le discours d'Emmanuel Macron comprenait des éléments de langage qu'on entendait déjà depuis le second tour. "C'est à dire qu'on a un président de la République qui est conscient qu'il commence son nouveau mandat dans une situation de fragilité", souligne-t-il. C'est le premier président, après De Gaulle à avoir été réélu sans avoir une période de cohabitation", rappelle le politologue au micro de Thierry Dagiral.
L'ouverture et l'action, deux éléments centraux du macronisme
Emmanuel Macron commence en effet son nouveau quinquennat avec "une côte de popularité relativement faible". Si son discours était "grandiloquent", le chef de l'Etat a aussi fait preuve de prudence, souligne le sondeur Jérôme Sainte-Marie au micro d'Europe 1. "Ce qui est intéressant, c'est la prudence du président de la République qui de fait, a tous les pouvoirs et qui semble par ailleurs très inquiet par rapport à la réaction de la société pour son prochain mandat".
"Il y avait en réalité deux éléments centraux du macronisme : d'un côté, l'idée d'ouverture et, de l'autre, le côté avec l'anaphore qu'il utilise, l'action. Mais on a un amendement à ce macronisme", ajoute Benjamin Morel. Cet amendement est "l'idée d'une consultation, d'une transformation de méthode".
Désamorcer certains reproches
Ce changement n'est cependant pas un changement de fond puisque le président "déjà tenté au moment du grand débat". Emmanuel Macron cherche ainsi à désamorcer le reproche de "pouvoir jupitérien" qui lui a été fait. "Est ce qu'il y arrivera? Tout dépendra des cinq années qui viennent", conclut Benjamin Morel.