Le chef de file de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a prôné dimanche une commission d'enquête parlementaire sur la gestion de l'État en amont du passage d'Irma à Saint-Martin et Saint-Barthélémy, mais aussi "plus de solidarité" internationale dans les zones confrontées aux ouragans.
"Réfléchir" et "ne pas jeter des pierres". Il a jugé urgent de "bien réfléchir et de bien comprendre que le changement climatique est commencé", lors de l'émission Dimanche en politique sur France 3. "Des événements climatiques extrêmes vont se multiplier, notamment sur tous les territoires insulaires français. Il faut réfléchir sérieusement à ce qui vient de nous arriver, pas jeter des pierres, des gens sont en train de se dévouer", a-t-il ajouté.
Et "je proposerai qu'on fasse une commission d'enquête parlementaire pour savoir si l'on a prépositionné des forces militaires et civiles en nombre suffisant, alors qu'on savait que l'ouragan arrivait", a déclaré le député LFI des Bouches-du-Rhône.
"Peut-être qu'on devrait mettre des moyens en commun". Face aux ouragans dans cette région du monde, Jean-Luc Mélenchon a également trouvé nécessaire d'identifier "les mesures que l'on peut apprendre de l'expérience que les autres ont, je pense en particulier à Cuba, qui a une très grande expérience, mais également à la Martinique et la Guadeloupe, qui savent faire". Il s'est encore interrogé sur "les organisations de coopération dans les Caraïbes qui permettraient d'y faire face tous ensemble". "Peut-être qu'on devrait mettre des moyens en commun. La France est une grande puissance et réparera tout, mais si cela ne sera pas construit comme avant, mais il y a plein de petites îles dont personne ne va s'occuper", selon le leader des Insoumis.
Comme on lui faisait remarquer qu'Emmanuel Macron se voulait en pointe sur la défense de l'accord de Paris sur le climat, Jean-Luc Mélenchon a répondu : "Tant mieux s'il se veut en pointe, mais il ne l'est guère lorsqu'il a accepté par exemple que l'accord de libre échange avec le Canada (Ceta) - dont la commission d'enquête française a établi qu'il va aggraver les conditions climatiques (...) - s'applique alors qu'il n'a été voté par personne". Lançant qu'"il faut arrêter de tout utiliser pour sa propagande ou sa com'", il a souligné que "le changement climatique est un événement majeur dans l'histoire de la civilisation humaine". "Tout le monde est au pied du mur, chacun pour soi ou tous ensemble. Chacun pour soi, le marché, le capitalisme, Emmanuel Macron, tous ensemble la solidarité, la France insoumise", a plaidé l'ancien candidat à la présidentielle.