Inscrire l'IVG dans la Constitution et proscrire la corrida. Tel est l'objectif de la France insoumise pour cette journée de jeudi. La niche parlementaire du groupe qui se déroule jusqu'à ce jeudi soir, minuit, consacre l'ensemble de la journée aux propositions du parti fondé par Jean-Luc Mélenchon. Alors, à l'Assemblée nationale, chaque minute compte, car une fois passé minuit, la niche parlementaire prendra fin et plus aucun texte de LFI proposé durant cette journée, ne pourra être voté. Les députés doivent d'abord valider la première proposition de loi des députés LFI : faire entrer le droit à l'IVG dans la Constitution.
Compromis sur la formulation
Les Républicains dénoncent une surenchère sociétale, tandis que la Nupes, l'alliance des députés de gauche dont font partie les Insoumis et le gouvernement y sont favorables. Ces deux derniers ont d'ailleurs trouvé un compromis sur la formulation. Le texte propose désormais la phrase suivante, à insérer à l'article 66 de la Constitution : "La loi garantit l'effectivité et l'égal accès au droit à l'interruption volontaire de grossesse".
"Cette proposition de loi vise à se prémunir d'une régression en faisant de l'atteinte à ces droits la tâche la plus ardue possible", a expliqué Mathilde Panot, députée LFI et rapporteure du texte. "Quiconque souhaitant s'y attaquer devra avoir les mains liées. Notre souhait est clair : nous ne voulons laisser aucune chance aux personnes hostiles à l'interruption volontaire de grossesse et à la contraception", a-t-elle poursuivi devant ses collègues.
Le sujet sensible de la corrida
Et si les discussions sur la constitutionnalisation de l'IVG aboutissent avant ce soir, alors ce sera au tour de l'interdiction de la corrida d'être débattue dans l'hémicycle. Un sujet très clivant au sein même des différents partis. D'ailleurs, la majorité des groupes a décidé de ne pas donner de consigne de vote à ses députés. Ainsi, le gouvernement s'oppose à l'interdiction de la corrida, même si Aurore Bergé, la présidente du groupe Renaissance, est pour, tout comme son vice-président Sylvain Maillard.
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Les députés du sud sont globalement vent debout, dont un certain nombre au RN. Mais d'autres élus du parti d'extrême-droite ont annoncé voter pour l'interdiction de la pratique, à l'image de Julien Odoul. En clair, le texte divise, mais s'il réussit à être examiné, il devrait a priori être rejeté. Un nombre important de députés, y compris étant opposés à la corrida, ont par ailleurs relevé l'attitude exécrable d'Aymeric Caron dans les débats en commission.