IVG dans la Constitution : Gabriel Attal accusé d'«invisibiliser» des femmes de gauche

© Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP
Plusieurs responsables insoumis et écologistes ont accusé lundi Gabriel Attal, d'avoir passé sous silence dans son discours devant le Congrès les initiatives de plusieurs femmes de gauche pour faire inscrire l'interruption volontaire de grossesse dans la Constitution.

À peine avait-il fini de s'exprimer à Versailles que le Premier ministre était la cible de critiques sur les réseaux sociaux."Attal, minable petit, invisibilise le rôle des insoumis et de la présidente Mathilde Panot dans la décision d'aujourd'hui", a ainsi éructé Jean-Luc Mélenchon dans un message sur X.

Le chef du gouvernement a en effet rendu hommage à plusieurs femmes politiques qui ont fait avancer la cause de l'avortement, à commencer par Simone Veil, suivie des ex-ministres socialistes Yvette Roudy, Martine Aubry, Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem et Laurence Rossignol.

Une invisibilistation des personnes qui ont déposé les propositions de loi

Mais pas un mot pour la cheffe des députés LFI, première à dégainer une proposition de loi constitutionnelle en 2022 après le séisme de la décision de la Cour suprême des États-Unis. "Pourquoi autant de grossièreté et de sectarisme dans ce moment historique ?", a réagi depuis les bancs du Congrès le député insoumis Manuel Bompard.

 

Quelques rangs plus loin, l'écologiste Sandrine Rousseau regrettait également l'oubli du texte déposée par sa camarade sénatrice Mélanie Vogel, et retenait que Gabriel Attal "a invisibilisé les deux femmes qui ont déposé les propositions de loi que nous votons aujourd'hui".

Signe que la politique n'était pas absente de cette journée consensuelle, le Premier ministre attaqué de manière indirecte le Rassemblement national, en érigeant la constitutionnalisation de l'IVG en "rempart aux faiseurs de malheur", afin de "faire obstacle à la folie des hommes", surtout "à ceux dont on dit jamais ils ne gouverneront, jamais ils n'oseront s'en prendre aux femmes".

"La majorité essaye de faire croire à un danger qui pèserait sur l'IVG" selon le RN

La patronne du parti d'extrême droite, Marine Le Pen, avait répondu par avance à ces critiques en arrivant à Versailles, observant que "la majorité essaye de faire croire à un danger qui pèserait sur l'IVG" alors que "ce danger n'existe pas".

À rebours du camp présidentiel saluant un "jour historique", elle a raillé "un jour qu'Emmanuel Macron a organisé à sa propre gloire" tout en confirmant que ses députés allaient "voter cette constitutionnalisation parce qu'elle ne nous pose pas de difficulté particulière".