Jacques Chirac est aussi l'homme du plan cancer. En 2003, l'ancien président, dont la mort a été annoncée ce jeudi en fin de matinée, avait lancé en France le premier projet d'envergure de lutte contre le cancer. Il a ainsi impulsé une dynamique décisive dans la prise en charge des malades.
Première dans le monde
"J'ai souhaité qu'une mobilisation nationale soit lancée contre le cancer et j'ai décidé de m'y engager personnellement. Parce que le cancer tue, parce que la science, la médecine, l'éducation, la prévention font beaucoup, peuvent beaucoup, presque tout... mais qu'elles ne viendront pas à bout de ce fléau sans unir leurs forces", déclarait-il alors.
Cette initiative présidentielle est alors une grande première mondiale. C'est la première fois au monde qu'un pays décide d’établir un plan global et d'ampleur contre une maladie, du dépistage à la prévention, jusqu’à la prise en charge des malades.
"Un homme tellement mobilisé"
Parmi les 70 mesures adoptées figure le dépistage généralisé du cancer du sein et du colon. L'autre décision phare, c'est la hausse brutale et radicale du prix du tabac (alors que Jacques Chirac a été lui-même un grand fumeur) : +35% en deux ans. Le résultat ne se fait pas attendre : dans les mois qui suivent, les ventes de cigarettes chutent de 25%.
À l'époque, le professeur David Khayat est le conseiller plan cancer de Jacques Chirac : "J'ai vu un homme tellement concerné, tellement mobilisé, tellement humain. J'ai adoré travailler à ses côtés", témoigne-t-il au micro d'Europe 1.
D'après une étude récente, l'Institut national du cancer a montré que grâce à ce plan, la survie des malades en France a augmenté de pas moins de 5 à 7%. Jeudi, la Ligue contre le cancer a salué le "dévouement infini" de l'ancien président.