La France fait face à une "insécurité structurelle". C'est ce qu'assure François-Xavier Bellamy ce dimanche matin dans Le Grand Rendez-Vous, sur Europe 1 et CNews. Au micro de Sonia Mabrouk, l'eurodéputé de droite est revenu sur l'affaire de Roanne, où un père de famille s'est rendu justice lui-même en passant à tabac avec ses voisins un mineur isolé guinéen, suspecté d'avoir agressé sexuellement sa fillette de 6 ans.
"L'ordre public n'est plus garanti"
François-Xavier Bellamy dénonce cette expédition punitive mais dit la comprendre car "l'ordre public n'est plus garanti". "Je pense que ce qu'on vit est extrêmement grave parce que le cœur de la vie civique, le cœur de la cité, c'est précisément l'ordre public. Et c'est ce qu'on attend d'abord de la cité. On attend de l'autorité politique qu'elle garantisse cet ordre public. Et aujourd'hui, parce que l'ordre public n'est plus garanti, parce que les gens se sentent dans une insécurité structurelle constante, ils commencent à s'organiser pour pouvoir se protéger eux-mêmes. Parce que la justice ne fait plus son travail, ils commencent à s'organiser pour se faire justice à eux mêmes", assure l'eurodéputé face à Sonia Mabrouk.
"Le nombre de tentatives d'homicide a triplé ces dix dernières années"
L'eurodéputé "comprend" donc cette "tentation" mais dit qu'elle est "très dangereuse". "Si nous voulons éviter qu'elle se propage partout, il est temps de reconstruire notre système", plaide-t-il avant de parler des "responsabilités" des politiques menées ces dernières années. Comment en est-on arrivé là ? "Il faut se tourner vers les politiques qui ont été menées au cours des dernières années, au cours des dernières décennies et qui ont conduit à cet incroyable délitement de l'Etat", assure François-Xavier Bellamy.
"Dans notre pays, dans les dix dernières années, le nombre de tentatives d'homicide a triplé. C'est Alain Bauer qui produit ce chiffre. Il est un grand spécialiste des questions de criminalité. On voit bien à quel point nous faisons face à une insécurité encore une fois structurelle. Et je reviens à la situation à Nantes. Si les chiffres n'explosent pas plus, c'est parce que beaucoup de personnes dans notre pays prennent des mesures pour se protéger. Je pense aux plus vulnérables, je pense aux personnes âgées, je pense aux femmes, je pense aux jeunes filles. Elles-mêmes refusent de sortir de chez elles à certaines heures, de passer par certains lieux", souligne-t-il.