Claire Hédon 6:30
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Romain David , modifié à
Invitée mardi d'Europe 1, la Défenseure des droits, Claire Hédon, a réagi à la polémique soulevée par sa proposition de zones sans contrôles d'identité. Elle assure n'avoir jamais voulu la fin des contrôles, mais réclame une meilleure traçabilité de ces derniers.
INTERVIEW

En proposant l’expérimentation de zones sans contrôles d’identité, la Défenseure des droits, Claire Hédon, s'est attirée les foudres de nombreux élus et des syndicats de police. Sa proposition a également été fraîchement accueillie par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui a déclaré lundi soir, à l'occasion d'un déplacement dans un commissariat de Poissy, qu'il "ne mettrai[t] pas en place des zones de non-droit et de non contrôles". Invitée mardi de la matinale d'Europe 1, Claire Hédon a tenu à nuancer ses propos : "Je n'ai jamais souhaité mettre fin aux contrôles d'identité", a-t-elle assurée, expliquant vouloir d'abord la mise en place d'une meilleure traçabilité de ces contrôles pour lutter contre les discriminations.

"Bien sûr qu'il faut des contrôles quand il y a une atteinte à l'ordre public, quand il y un comportement suspect, quand il y a une réquisition de la part du procureur… Mais cela ne veut pas dire contrôler l'identité en permanence", déclare Claire Hédon.

Interrogée vendredi par Franceinfo, elle avait estimé que "dans 95% des cas, les contrôles d'identité ne donnent rien", pointant une répétition "insupportable" des contrôles pour certains jeunes. "Est-ce qu'on ne peut pas expérimenter l'arrêt du contrôle d'identité : des zones sans contrôle d'identité ?", interrogeait-elle. Sur notre antenne, la Défenseure des droits assure avoir été mal comprise. "Il y a des quartiers excessivement difficiles, mais ce que je dis c'est qu'il y a des contrôles d'identité discriminatoires. La cour de cassation l'a reconnu en 2016. La difficulté, c'est que l'on a du mal à évaluer le nombre de ces contrôles d'identité et leurs motifs", pointe-t-elle.

"Il y a un problème de contrôle d'identité"

"Il faut évaluer la traçabilité de ces contrôles d'identité, on a aucune idée du nombre de contrôles d'identité en France, ça se compte en millions. Quelle est leur efficacité ? C'est une politique publique que l'on n'évalue pas", poursuit l'ancienne présidente du mouvement ATD Quart Monde. Et pour ce faire, elle évoque "soit un récépissé, soit une quantification, c'est-à-dire un enregistrement du nombre de contrôles, soit la question des caméras." À ses yeux, de telles mesures sont parfaitement applicables, surtout à l'échelle d'une expérimentation, sur un territoire donné : "On le fait pour le Covid. Avec le couvre-feu, le ministre de l'Intérieur est capable de dire combien il y a eu de contrôles", argue-t-elle.

"Il y a un problème de contrôle d'identité", martèle encore Claire Hédon. "C'est une urgence par rapport au Beauvau de la sécurité : le lien police-population."