Emmanuel Macron à Europe 1 : «Je suis opposé à la légitime défense»

En déplacement jeudi 31 mars en Charente-Maritime pour défendre son bilan environnemental, le chef de l'Etat a réagi au fait divers qui a secoué la Charente, le département voisin, cette semaine : un agriculteur a été mis en examen pour meurtre, après avoir tiré mortellement sur un cambrioleur entré par effraction à son domicile. Et ses propos sont clairs : il est contre la légitime défense.
En déplacement jeudi 31 mars à Fourras pour défendre son bilan environnemental, Emmanuel Macron a réagi au micro d'Europe 1 à un fait divers qui a secoué la Charente cette semaine. Un homme de 35 ans, résidant à Longré, dans le nord de la Charente, a été mis en examen pour meurtre, après avoir tiré mortellement sur un quadragénaire entré par effraction à son domicile vendredi dernier. Le chef de l'Etat a affirmé être contre la légitime défense et ne pas vouloir "d'un Far West".
Pas aux citoyens de se défendre
Selon les premiers éléments de l'enquête, cet agriculteur a tiré à deux reprises avec un fusil de gros calibre sur un groupe de quatre cambrioleurs entrés par effraction chez lui, tuant l’un d’eux, a indiqué Aude de Vallée, substitut du procureur d'Angoulême. Les faits se sont déroulés vendredi 35 mars entre 22h et 23h, alors que l'auteur des coups de feu était seul avec sa fille de 3 ans à leur domicile.
Emmanuel Macron a réagi en estimant que nous étions dans un "Etat de droit". "Chacun doit avoir la sécurité et c'est le devoir de la puissance publique de l'assurer", a-t-il déclaré au micro d'Europe 1. "Mais, je suis opposé à la légitime défense. Donc ça, c'est très clair et c'est intraitable parce que sinon, ça devient le Far West. Et je ne veux pas d'un pays où prolifèrent les armes et où l'on considère que c'est aux citoyens de se défendre". Le président de la République veut que les Français comptent sur la police et la gendarmerie pour assurer leur sécurité. "C'est aussi pour ça que j'ai décidé de créer 200 brigades de gendarmerie pour être plus présents sur le terrain en monde rural", explique-t-il.
"Je vous donne les règles"
Le chef de l'Etat n'a pas souhaité se prononcer sur le cas particulier de l'agriculteur qui a tiré mortellement sur un cambrioleur. "Je ne vais pas juger d'un fait divers. Je vous donne les règles", a-t-il déclaré. A l'issue de sa mise en examen pour "meurtre", l'auteur des coups de feu a été laissé libre et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de paraître à son domicile.