Après plus de 50 ans de vie politique, Jean-Claude Gaudin (droite) a finalement pris sa retraite l’année dernière et a laissé son siège de maire de Marseille, désormais occupé par Benoit Payan (PS). Président de la région PACA, ministre sous Jacques Chirac, sénateur ou encore député, Jean-Claude Gaudin a arpenté tous les rouages de la vie politique française.
Mais il a aussi été régulièrement accusé de clientélisme. "Ce sont des expressions. D'abord, il n'y a pas eu de 'système Gaudin'", a répondu l’ancien maire de Marseille, qui publie ses mémoires, intitulées : Maintenant je vais tout vous raconter.
"Je m'honore d'avoir aidé tout le monde"
"Il y eu a une équipe d'hommes et de femmes qui se sont engagés. Ils avaient généralement une profession et consacraient aussi leur temps à développer cette ville, à faire reculer le chômage et à faire en sorte que cette ville rayonne sur le plan international. Par conséquent, oui, le clientélisme a toujours existé dans la vie politique", a-t-il développé, une phrase qui ne manquera pas de faire réagir à Marseille.
"Evidemment, il y a des gens qu'on a aidés, mais moi, je m'honore d'avoir aidé tout le monde, tous ceux qui me l'ont demandé. Tantôt j'ai réussi, tantôt je n'ai pas réussi, mais je l'ai fait sans volonté de clientélisme ni de préférence de formation politique", s'est-il justifié.
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"Ce n'est pas ça qui vous fait élire ou battre"
"Je suis heureux d'avoir aidé, quelquefois dans mon quartier de Mazargues, les fils de mes amis de jeunesse qui avaient fait des études brillantes et que j'ai pu aider à faire entrer dans de grandes entreprises ou administrations. Evidemment, on peut toujours donner ici ou là un HLM ou même une concession funéraire, mais ça compte très peu. Ce n'est pas ça qui vous fait élire ou battre. C'est le développement général de la ville", a continué Jean-Claude Gaudin, aujourd'hui âgé de 81 ans.
Visé par une enquête pour détournement de fonds
A la mi-février, une perquisition avait été menée au domicile de l'ancien maire LR de Marseille dans le cadre d'une information judiciaire ouverte le 11 juin 2019 pour "des chefs principaux de détournement de fonds publics par une personne chargée d’une mission de service public et de recel de ce délit", avait alors indiqué le Parquet national financier. "Cette information judiciaire concerne la situation de personnes qui ont poursuivi leur activité en ayant dépassé l'âge légal de départ à la retraite", selon une source judiciaire.
Dans un rapport au vitriol rendu fin 2019, la chambre régionale des comptes avait épinglé la gestion de la ville par Jean-Claude Gaudin, des finances au personnel en passant par l'immobilier. La chambre s'était notamment étonnée d'une "gestion des départs en retraite (...) pour le moins coûteuse" à la ville de Marseille, avec plusieurs maintiens en fonction estimés "illégaux" au cabinet du maire. Pour les magistrats de la chambre régionale des comptes, la ville violait "sciemment" les règles légales sur la retraite et cause ainsi un préjudice de plus d'un million d'euros par an au contribuable.