Le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a été condamné mercredi par la cour d'appel de Paris pour diffamation à l'encontre d'un ancien journaliste du Monde, qu'il accusait en 2018 d'avoir contribué à l'arrestation d'un militant contre la dictature chilienne. L'ancien candidat à la présidentielle avait écrit en février 2018 sur Facebook un message reprochant au journaliste Pablo Paranagua d'avoir "balancé" un ex-militant contre la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990), avant d'être arrêté puis torturé.
Le tribunal n'avait pas reconnu le caractère diffamatoire en première instance
"C'est Paolo Paranagua qui l'a balancé ? Solidarité avec les victimes des dictateurs latinos", avait alors publié sur Facebook Jean-Luc Mélenchon. En première instance, le tribunal correctionnel n'avait pas reconnu de caractère diffamatoire aux propos publiés par Jean-Luc Mélenchon.
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Dans le jugement consulté par l'AFP, la cour d'appel a cette fois indiqué que "ces propos, même exprimés sous forme dubitative avec un point d'interrogation à la fin de la phrase litigieuse, insinuent néanmoins clairement que Paulo Paranagua a pu contribuer à faire de ce militant politique une victime des dictateurs".
Des reproches "sans aucune espèce de fondement", juge son avocat
L'avocat de Paulo Paranagua, Me Vincent Tolédano, a dénoncé auprès de l'AFP des reproches sans "aucune espèce de fondement" et "totalement imaginaires". Condamné à verser un euro symbolique de dommages et intérêts au journaliste spécialiste de l'Amérique latine, Jean-Luc Mélenchon devra également dédommager la victime à hauteur de 2.000 euros au titre des frais de justice. Jean-Luc Mélenchon ne s'est pas présenté devant le juge dans le cadre de cette affaire.
Jean-Luc Mélenchon fait également l'objet d'une autre plainte de Paulo Paranagua, qu'il avait qualifié d'"assassin repenti" sur son blog "L'ère du peuple" en 2016. Condamné en première instance, les avocats de M. Mélenchon ont fait appel du jugement. Paulo Paranagua avait aussi attaqué M. Mélenchon pour l'absence à l'époque de mentions légales sur le site melenchon.fr, indiquant que cela l'avait empêché d'assigner l'ancien député en diffamation au civil.