"Est-ce qu'il y a une seule personne parmi vous qui doute que je ne voterai pas FN ?" Ainsi s'est exprimé Jean-Luc Mélenchon vendredi après-midi, dans la 26e Revue de la semaine, une vidéo hebdomadaire qu'il poste sur YouTube. Le leader de la France insoumise y indique qu'il va aller voter, mais se refuse pour autant à indiquer une quelconque consigne de vote au second tour de l'élection présidentielle entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
Mélenchon déjà en route pour les législatives. "Pourquoi je ne le dis pas ? Pour que vous puissiez rester regroupés. Pour que vous puissiez être fier de votre vote. Si je le fais, je vous divise. Je ne suis pas un gourou, je ne suis pas un guide. Soyez une personne libre. Mon rôle est de vous aider à rester grouper, c'est d'être la force qui va appeler, rassembler", lance Jean-Luc Mélenchon, les élections législatives en ligne de mire. "Je ne me retire pas de la vie politique, je ne me mets pas en retraite [...] sans doute je vais mener la manœuvre pour les élections législatives, parce qu'il faut rester conquérant", poursuit-il, appelant ses électeurs à se fédérer autour du programme l'Avenir en commun. "Cela reste notre cadre, par respect pour les gens, il faut s'en tenir à ça. Mon rôle ne va pas au-delà", insiste-t-il.
"Le Pen, c'est bien pire" que Macron. Jean-Luc Mélenchon va-t-il voter Emmanuel Macron ? Le doute est permis, car l'eurodéputé ne mentionne pas explicitement le leader d'En Marche !, représentant de "l'extrême finance" face à "l'extrême droite". "Il ne faut pas être un clerc pour deviner ce que je vais faire", explique-t-il toutefois, sans pour autant dire s'il glissera un bulletin Macron ou votera blanc le 7 mai.
Dans cette vidéo de 32 minutes, le quatrième homme de la présidentielle (19,58%) cible davantage Marine Le Pen qu'Emmanuel Macron, comme tous ses proches soutiens. "Madame Le Pen c'est encore pire, c'est bien pire : elle va aller fouiller dans les berceaux pour savoir qui est Français ou pas. En plus de la charge sociale qu'elle porte contre les Français", de manière "retorde et fourbe". "Cela ne se voit pas tout de suite. Il faut aller fouiller dans son programme pour s'en rendre compte", tacle-t-il encore, accusant Marine Le Pen de "se déguiser" et "de prendre nos habits".
"Nous n'adhérons pas au projet" de Macron. Jean-Luc Mélenchon n'épargne pas non plus l'ancien ministre de l'Economie : "Le comportement de Monsieur Macron me met dans une position chaque jour plus difficile. La première personne à qui il s'en prend, c'est moi." D'où son refus d'appeler à voter pour Emmanuel Macron : "Ce qui nous est demandé, ce n'est pas un vote anti-fasciste, ce n'est pas un vote anti-extrême droite. Ce que nous demande Monsieur Macron, il nous demande un vote d'adhésion. Non, nous n'adhérons pas à son projet", justifie le candidat FI.