Ecologistes : Jean-Vincent Placé claque la porte

  • Copié
, modifié à
Le patron des sénateurs écologistes a annoncé son départ, vendredi sur Europe 1.
INTERVIEW

Crise ouverte chez Europe Ecologie-Les Verts. Au lendemain du départ de François de Rugy, c'est Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat, qui a annoncé qu'il quittait EELV. "Ce n'est pas de gaité de cœur, je suis un écologiste convaincu depuis plus d'une dizaine d'années", a-t-il déclaré au micro de Jean-Pierre Elkabbach, vendredi sur Europe 1. Pour lui, EELV est "un astre mort, une structure morte, qui donne aujourd'hui une vision caricaturale et politicienne de l'écologie". "Pour moi, c'est fini", a tranché Jean-Vincent Placé. "Ce n'est pas facile, mais à un moment, il faut se tourner vers l'avenir pour l'écologie, pour l'Europe et pour la France", a insisté l'élu, qui milite depuis plusieurs mois pour un retour des écologistes au gouvernement.

"Une dérive gauchiste". "Je veux peser sur les choses : la conférence climat, la transition énergétique, la biodiversité", a poursuivi Jean-Vincent Placé pour justifier sa décision. "Je pense qu'aujourd'hui Europe Ecologie-Les Verts se fourvoie dans une dérive gauchiste, comme François de Rugy l'a indiqué", a-t-il dénoncé, citant aussi comme raison de son départ les discussions en cours entre EELV et la gauche de la gauche dans des régions comme Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Provence-Alpes-Côte d'Azur. "Sur la question des régionales, je souhaite que nous nous tournions vers nos partenaires socialistes, radicaux, citoyens, républicains, pour l'union et le rassemblement", a rappelé le sénateur.

Entendu sur europe1 :
La responsabilité des écologistes, ce n'est pas de critiquer, être sur le côté du terrain à faire des commentaires toujours désagréables.

Il veut "animer l'écologie réformatrice". Comment Jean-Vincent Placé compte-t-il rebondir ? "Mon objectif, c'est d'animer l'écologie réformatrice qui assume la mondialisation, qui est pour l'Europe fédérale, qui aime la République, qui aime la laïcité, qui s'inscrit bien sûr dans l'économie de marché et qui veut faire changer les choses", a-t-il affirmé. "Je souhaite fédérer autour de moi, avec François de Rugy et différents écologistes, notamment de Génération Ecologie et du Front démocrate, avec Yves Pietrasanta, avec Jean-Luc Bennahmias, un grand mouvement de l'écologie réformatrice, et pas une écologie refermée, sectaire, identitaire et tournée vers l'extrême gauche, comme on le voit aujourd'hui".

Il répète son soutien à François Hollande. Les écologistes devraient-ils porter une candidature à la présidentielle de 2017 ? "Bien sûr que non", a balayé Jean-Vincent Placé. Les idées écologistes "ne peuvent pas être portées dans une candidature croupion qui ferait 1-2%", a-t-il jugé, estimant qu'il fallait "évidemment s'appuyer sur le bilan du président de la République, François Hollande". "Il agit pour l'écologie avec Ségolène Royal, la ministre de l'Ecologie, qui franchement a un vrai bon bilan", a-t-il jugé. "La responsabilité des écologistes, c'est d'aider à cela. Ce n'est pas de critiquer, être sur le côté du terrain à faire des commentaires toujours désagréables".

>> L'interview en intégralité :