Mercredi, le FN a indiqué que le retour de la peine de mort ne figurerait pas au programme de Marine Le Pen pour la présidentielle 2017. Un volte-face important, qui arrive dans une réflexion plus générale entamée par les cadres du parti. Dans C'est arrivé demain, le directeur du département opinion publique à l'Ifop, Jérôme Fourquet, évoque cette stratégie.
Le déclic des régionales 2015. "Le FN est un parti qui a 40 ans d'histoire derrière lui, 30 ans de succès électoraux, une dynastie familiale à sa tête. Donc on ne change pas les choses en un claquement de doigt", explique Jérôme Fourquet. Pour autant, le FN a bien entamé un mouvement de réflexion pour modifier son image en profondeur. C'est lors des régionales 2015 que le parti a senti qu'il fallait passer à la vitesse supérieure sur ce point. "À l'époque, Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen sont à deux doigts de remporter les régions Hauts-de-France et Provence-Alpes-Côte d'Azur. Et puis il y a un tir de barrage au second tour et elles échouent", rappelle le directeur du département opinion publique à l'Ifop.
Jeu d'équilibriste. "À partir de là, il y a eu toute une réflexion à la tête du FN, sur la façon de faire moins peur à l'électorat, de rassurer", indique Jérôme Fourquet. Et le spécialiste en expose les premières conséquences : "C'est le slogan 'La France apaisée', c'est l'apparition des couleurs pastel sur les affiches et l'annonce, mercredi, qu'il n'y aura plus de rétablissement de la peine de mort dans le programme du FN". Un véritable jeu d'équilibriste puisque dans le même temps, le parti ne peut pas se couper de sa base militante. "Il faut en même temps donner la dose de radicalité et de rupture à son électorat de base", souligne Jérôme Fourquet.
Cette combinaison fonctionnera-t-elle pour 2017 ? Pour l'heure, Marine Le Pen est en tête des intentions de vote au premier tour, avec 25% des voix, selon une enquête d'opinion Ifop-Fiducial pour Paris Match, Sudradio et iTÉLÉ, publiée le 3 février.