Après Rima Hassan, 7e sur la liste de La France insoumise aux élections européennes, la cheffe de file des députés Insoumis Mathilde Panot a annoncé mardi être à son tour convoquée par la police dans le cadre d'une enquête pour "apologie du terrorisme". En cause, un communiqué publié par le groupe parlementaire après les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre. Ce texte avait provoqué une vive polémique, en raison du refus des Insoumis de qualifier de "terroriste" le mouvement islamiste palestinien et les massacres qu'il a commis.
Jérôme Guedj, député socialiste de l'Essonne, invité de La Grande interview Europe 1-CNews, a affirmé jeudi être "trop attaché à la liberté d'expression pour considérer que dans le débat politique, chacun n'est pas libre de dire ce qu'il veut". "J'ai été Charlie et je suis toujours Charlie. Je me suis prononcé sur ce communiqué du 7 octobre, c'était une faute politique et morale. Je l'ai condamné et j'en ai tiré les conséquences. Mais je le combats sur le terrain politique et moral. Je n'aime pas cette espèce de chape de plomb qui consiste à détourner des outils de la lutte antiterroriste", a-t-il clamé.
Gaza, sujet majeur des élections européennes
La convocation de Mathilde Panot pour apologie du terrorisme est un "événement sans précédent dans l'histoire de notre démocratie" qui montre une volonté de "protéger un génocide" à Gaza, a affirmé mardi sur le réseau X le leader de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon, faisant du conflit dans la bande de Gaza un sujet majeur à l'approche des élections européennes. D'après Jérôme Guedj, Jean-Luc Mélenchon entretient une ambiguïté depuis le début de ce conflit. "Pour moi, tout ça, ce sont des fautes politiques et morales, d'ailleurs plutôt révélatrices d'une fébrilité dans cette campagne électorale et surtout l'absence de nuance", réitère-t-il faisant également écho à la conférence pro-Palestine qui devait se tenir en présence de Jean-Luc Mélenchon, à l'initiative de l'association "Libre Palestine", et qui a été finalement annulée.
"Je veux pouvoir condamner le Hamas, dire qu'il est l'adversaire des Palestiniens et dire que la riposte israélienne est insupportable", a-t-il lancé au micro de Sonia Mabrouk indiquant que la coalition existante en 2022 entre La France insoumise et le Parti socialiste "n'existe plus".