"45.000 jeunes bénévoles pour les prochains Jeux olympiques à #Paris. L'argent sera pourtant bien là : près de 9 milliards d'euros de recettes attendues. C'est un détournement de l'esprit de bénévolat. N'y aurait-il pas, en vérité, un travail dissimulé ?" écrivait Alexis Corbière, député La France insoumise de la Seine-Saint-Denis, sur son compte X (ex-Twitter) en mars dernier.
Le 8 août dernier, le député alertait la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques sur le "possible salariat caché des 45.000 futurs bénévoles" des Jeux. Et demandait que ces bénévoles soient requalifiés "comme salariés, sous contrat, afin qu'ils puissent percevoir un salaire honnête au vu de leurs fonctions et tâches réelles". "Le bénévolat est indispensable au mouvement sportif. Mais le bénévolat des gens qui prennent sur leur temps pour des petits clubs, des petites associations, c'est une chose, mais un grand événement qui va brasser des milliards d'euros, je trouve ça un peu piquant", déclare le député au micro d'Europe 1 ce mercredi.
"C'est un détournement de l'esprit du bénévolat"
C'est l'événement sportif le plus attendu de l'année et les polémiques et critiques se multiplient le concernant. Prix des billets, différents chantiers liés à son organisation, embauches de nombreux sans-papiers, question des bénévoles... Les Jeux olympiques de Paris 2024 n'ont pas fini de faire parler.
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L’organisation a besoin de 45.000 bénévoles, chargés d’accueillir le public, les athlètes et les médias. Des bénévoles qui devront se payer le transport jusqu'à la capitale ainsi que l'hébergement puisque l’organisation des Jeux olympiques ne prendra en charge ni l’un ni l’autre. Ces bénévoles seront amenés à travailler entre huit et dix heures par jour, six jours sur sept. Une situation grotesque selon Alexis Corbière.
"C'est du salariat déguisé. C'est un détournement de l'esprit du bénévolat. Et moi, je ne suis pas d'accord. Quand il y a de tels investissements que vous avez des grandes marques de boissons gazeuses qui vont faire des profits, des grands équipementiers sportifs qui vont faire encore plus de profits, il n'est pas normal que tous les gens qui vont travailler rudement pendant 15 jours ne soient pas du tout rémunérés", s'exclame-t-il.
"Quand on fait travailler les gens, on les rémunère"
"On a besoin du bénévolat. Je pense à tous les clubs qui fonctionnent grâce aux gens qui se lèvent le matin, souvent des parents, des gens à la retraite, etc. Mais là, ce n'est pas bien. Donc, je crois que c'est du travail dissimulé. Le code du travail, ça existe dans ce pays et quand on fait travailler les gens pendant 15 jours avec des cadences assez soutenues, on les rémunère", a conclu le député LFI de la Seine-Saint-Denis.