"Ma position est très simple sur ce conflit (...) Elle n'a jamais varié. C'est celle d'un soutien à l'Ukraine et d'éviter une escalade avec la Russie qui est, je le rappelle, une puissance nucléaire", a déclaré le leader d'extrême droite lors du dernier débat télévisé avec le Premier ministre Gabriel Attal et le socialiste Olivier Faure. Interrogé sur les propos de Marine Le Pen qui a estimé la veille que le rôle de chef des armées pour le président de la République se réduit à un "titre honorifique", Jordan Bardella, candidat pour Matignon si le RN obtient la majorité absolue à l'issue des législatives, n'a pas reculé.
"Prendre le pas sur les institutions"
"C'est le Premier ministre qui décide du budget de fonctionnement des armées", a-t-il martelé. Une position qu'a vivement dénoncé Gabriel Attal: "Derrière le 'titre honorifique', il y a l'idée que le président de la République ne serait plus en mesure de prendre de décisions", s'est-il alarmé. "Si le Rassemblement national venait à gagner cette élection, il y aurait une forme de dispute entre le Premier ministre et le président de la République pour savoir à qui a le rôle de chef des armées", a-t-il ajouté. "C'est un message envoyé aux puissances mondiales, au monde entier, qui est un message très grave pour la sécurité des Français."
>> LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : Zelensky compte sur le maintien du soutien de Paris après les élections françaises
Pour Olivier Faure, les propos de Marine Le Pen montrent que l'extrême droite cherche à "prendre le pas sur les institutions". Jordan Bardella veut "tout prendre", a-t-il accusé. Le président du RN s'est aussi dit de nouveau opposé à l'envoi de missiles longue portée qui pourraient frapper directement le territoire russe. Cela pourrait "placer la France et les Français dans une situation de cobelligérance", a-t-il déclaré.
Le premier secrétaire du parti socialiste s'est dit, au contraire, "favorable" à l'envoi de missiles s'ils "permettent de viser sur le sol russe des infrastructures qui servent à bombarder le sol ukrainien". De son côté, Gabriel Attal, qui mène la campagne pour le camp présidentiel, a répété qu'il fallait soutenir les Ukrainiens à la fois "parce qu'ils défendent des valeurs qui sont les nôtres: la démocratie, la liberté" et "parce qu'en les soutenant, on défend aussi les Français et leur quotidien".